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L’évolution du Front National.

Publié le 14 décembre 2010 par Marx


   Le Front National est en pleine évolution sous l’impulsion de Marine Le Pen. Ce Parti de la droite extrême est l’héritier de plusieurs courants traditionnels du nationalisme français. Ce n’est pas un Parti fasciste au sens politique du terme, même si parmi ses membres il y a des nostalgiques du fascisme. Ce n’est pas sa caractéristique essentielle, pour le moment .Il s’en tenait à la forme traditionnelle de la pensée nationaliste. Barrès, Maurras, Brasillach, Pétain, la Cagoule, les Camelots, l’Action française, rien que des références françaises, dans un bouillonnement de contradictions et  souvent d’exaltation religieuse, catholique évidemment. A sa tête une élite qui se prétend représenter l’élite de la pensée française et l’avant garde de la défense de l’occident. Sa construction est bancale, « Travail Famille et Patrie » est un slogan trop usé. La mise en avant de la nation et la défense de l’occident chrétien, paraît bien abstrait et Marine Le Pen introduit la notion de peuple, d’injustice, de laïcité, d’ouvrier, de labeur, de vie quotidienne, de bourgeoisie. Elle a compris qu’il faut un Parti de masse, elle qui a su tirer un bon parti du lumpen prolétariat, elle reprend les vieux thèmes de l’anticapitalisme par l’anti mondialisation et la nation forteresse assiégée par des bandes barbares qui viennent pour lui sucer le sang et violer ses femmes.
   Loin d’être un tournant moderniste, c’est au contraire la recherche d’une assise populaire de masse qui correspond au fascisme. « Ni capitalisme , ni marxisme ! » et comme ce fut le cas pour les « faisceaux prolétariens » elle dispute le terrain de la classe ouvrière à la gauche. Le PS a abandonné ses références historiques de classe et la politique a horreur du vide. Ce fut le cas en Italie et en Allemagne pour le plus grand bénéfice du fascisme. C’est nouveau, puisqu’en France le fascisme n’a jamais été représenté par de grandes organisations, elles n’ont été que de petites organisations maintenues par Vichy et l’occupant et à qui étaient dévolues de basses besognes. Le National Catholicisme caractérise le mieux la politique de Vichy.
   Mondialisation remplace capitalisme et marxisme c’est aussi bolchevisme, socialisme, communisme. Le fascisme a participé aux différentes élections dans les pays respectifs, contrairement au national catholicisme, plébiscité comme Pétain ou de manière violente comme en Espagne et au Chili . Contrairement au national catholicisme le fascisme à la conquête du pouvoir a besoin d’un Parti populaire et de masse et militarisé si le besoin est. Dénoncer les bas salaires, les conditions de vie des travailleurs, mettre à l’index les politiciens corrompus, les dénoncer à la vindicte populaire. Enfin « Mains blanches et tête haute », un autre classique du genre.  Les autres Partis sont ceux des puissants et seul le Parti fasciste reprend les ressentiments de la classe ouvrière et les aborde de manière grossière en terme de classe. Ils sont ceux qui luttent contre les riches , qui les dénoncent et puis la politique sociale se découvre être la même que celle du national catholicisme et du néo libéralisme, la doctrine sociale de l’église, point commun des tenants de l’idéologie dominante.
   Le Front National veut avec Marine Le Pen  être un Parti crédible aux yeux de la grande bourgeoisie, il lui faut pour cela être puissant et rassembler des travailleurs déçus , détourner le mouvement populaire de sa vocation initiale et naturelle. Un petit Parti n’a jamais la confiance des milieux d’affaire, pas plus qu’un Parti d’une certaine « élite » fut il de la droite extrême. Il faut un Parti qui pèse, déterminant dans les rapports sociaux, c’est ce que Marine Le Pen a entrepris de construire. Fini pour elle le folklore des épouvantails ressuscités  du nationalisme gaulois et « franchouillard ». Un programme social, elle l’a, il a servi à tous les totalitarismes et il est déjà utilisé actuellement par le néo conservatisme. Un Parti, elle en a les structures .Il lui reste l’offre à la clientèle et des parts de marché à  prendre sur un secteur abandonné par les concurrents qui estiment eux que la classe ouvrière ça n’existe plus.
   Marine Le Pen sait que la grande bourgeoisie peut faire appel à elle si elle remplit ces conditions et si le besoin se fait sentir et en situation de crise, nous avons eu des exemples tout au long de l’histoire. Et oui, il faut être puissant pour être considéré et utile à ceux qui détiennent le pouvoir économique. Si le besoin est d’accélérer le processus capitaliste et son exploitation, la grande bourgeoisie a toujours eu un ami fidèle, un instrument pour casser toute résistance populaire à sa politique  , à la condition que celui ci en soit à la hauteur, le fascisme . La droite actuelle y met tout son zèle pour prouver qu’elle peut encore servir quitte à singer sa droite extrême. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres même si c’est la pari engagé par le FN, la roue de l’histoire ne tourne jamais à l’envers. Peut être que certains s’apercevront que la classe ouvrière existe bien.


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