Côte d’Ivoire : Faut-il sauver le ‘’Soldat’’ Gbagbo ?
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Cette semaine est celle de tous les dangers en côte d’ivoire. Les derniers éléments de la crise ivoirienne laissent penser que la crise trouvera une issue au plus tard ce weekend à Abidjan. Le président sortant Laurent Gbagbo est toujours au pouvoir en dépit des résultats des urnes et, des pressions internationales (Le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest etc..).
La journée du 13 décembre a été marqué par la tentative des forces militaires de Laurent Gbagbo contre l’Hôtel du Golf, siège du ‘’Président élu’’ Alassane Ouattara. Dès la mi journée, les habitants des environs ont entendu des coups de feu autour de cette place forte sous le contrôle de l’Onuci qui a mandat de sécurisr la capitale et de canaliser les velléités des forces en présence.
Grâce aux réseaux sociaux sur Internet (@twitter), à la mi journée, des habitants ont entendu des coups des feux dans la capitale ivoirienne, autour de la Résidence du Président élu Alassane Ouattara..
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Des hommes armés de lance-grenades s’étaient déployés autour de l’Hôtel du Golf, quartier général d’Alassane Ouattara, gardé par les casques bleus de l’ONU. Ce déploiement était précédé d’une première tentative des militaires de Gbagbo d’installer un poste de contrôle près de l’hotel du Golf, les forces Nouvelles qui soutiennent Ouattara s’y étaient opposées. En fin d’après midi, le QG de Ouattara était à nouveau accessible. L’ONU_ci (10.000 hommes) à mandat de protéger le Gouvernement de M. Ouattara. Notons que la force française Licorne compte près de 900 hommes en côte d’ivoire.
L’étau se resserre autour du Clan Gbagbo…
Sur la plan international, l’Union Européenne à adopté le 13 décembre une interdiction de visas vers l’Europe du clan Gbagbo et un gel d’actifs financiers à toute personne qui ‘’bloque le processus de paix et réconciliation nationale et qui en particulier menace l’issue du processus électoral’’… Trois personnes sont particulièrement visées par le comité des sanctions de l’Onu : l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, chef du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et le président du Parlement, Mamadou Koulibaly. Charles Blé Goudé, chef des « jeunes patriotes » farouches partisans de M. Gbagbo, est déjà sous le coup de ces sanctions de l’Onu, qui consistent en un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager hors du pays.
Forces ONU_CI devant l'Hôtel du Golf, Abidjan
Sur le plan interne le Premier ministre d’Alassane Ouattara et chef des Forces Nouvelle Guillaume Soro a promis de s’installer à la Primature ce vendredi 17 décembre. M. Soro a affirmé sa volonté de sortir de cette situation, promettant que son gouvernement se réunirait vendredi dans les locaux de la Primature au Plateau, le quartier administratif d`Abidjan. Il compte aussi s`accaparer un autre instrument du pouvoir en se rendant avec son cabinet « dans les locaux de la RTI (télévision publique) pour y installer le nouveau directeur général« . La RTI est toujours aux des partisans de Laurent Gbagbo. La fin de semaine sera explosive, sauf coup de théâtre… RFI nous apprend à l’instant que le camp Ouattara appelle la population à »accompagner » le chef du Gouvernement , G. Soro vers la télévision d’État ce jeudi 16 décembre. Les dés sont jetés..
Alors, faut-il sauver le ‘soldat’ Gbagbo ?
Cette question se pose avec acuité. Les précédents en Afrique nous enseignent que la situation n’est pas simple et peut être explosive. Pour des raisons évidentes de paix civile, une première porte de sortie était proposée à Laurent Gbagbo par Barak OBAMA, dès l’annonce des résultats par la CEI. Il lui demandait de « Reconnaître et respecter » le résultat des élections et propose de l’accueillir aux USA s’il veut continuer à jouer un rôle en côte d’ivoire’’ (lire ici). Cette porte se referme.
Le 10 décembre, l‘Afrique du Sud a demandé à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir et, se proposait de l’accueillir (notre billet ici). Cette offre est toujours valable et fera certainement dans l’agenda des pourparlers entre le Président Sud africain Jacob ZUMA et son invité, Dos Santos, Président de l’Angola en visite officiel en Afrique du Sud. Hasard heureux de calendrier, l’Angola compte parmi les soutiens du Président sortant Laurent Gbagbo et nul doute que l’exil annoncé de ce dernier sera à l’ordre du jour. Luanda, capitale de l’Angola pourra être un bon choix pour Gbagbo: L’Angola ne respecte pas les conventions internationales dans l’optique d’une demande d’extradition, contrairement à l’Afrique du Sud…
Une sortie ‘’à la Mobutu’’ (Zaïre) reste une solution pour éviter une comparution à venir au Tribunal Pénal international (TPI). C’est désormais possible et, courant: Charles Taylor (Liberia), Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic , Miroslav Radic (Serbie), Jean-Pierre Bemba (Ancien vice-président de République démocratique du Congo) etc..
Sauver le ‘soldat’ Gbagbo, c’est éviter l’embrasement de la Côte d’Ivoire, encore faudrait qu’il(s)le veuille(nt). Dans l’hypothèse contraire, il sera aisé à la communauté internationale de sanctionner sévèrement le(s) coupable(s). Des poursuites pénales pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ne sont pas à exclure auprès du TPI… Carpe Diem.
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