Ygam est la planète des Draags, êtres anthropomorphiques de très grande taille. Pour animaux de compagnies, les Draags recueillent des Oms (humains). Terr, l’un d’entre eux, fut d’abord arraché à sa mère pour tenir compagnie à une enfant Draags. Jusqu’au jour où celui-ci décida de quitter sa maîtresse. Il découvrira d’autres Oms, sauvages mais organisés. Il s'ouvrira à la liberté, et la lutte qu’elle suppose. Celle-ci commence contre les Draags...
La planète sauvage (1973, 1h12), film d'animation franco-tchèque de René Laloux...
La planète sauvage est une adaptation du roman de Stefan Wul, Oms en série.
René Laloux demeure encore assez méconnu du grand public actuel. Il
L’esthétique du film est particulière. L’animation semble saccadée, et la musique accompagne à merveille les mouvements spasmodiques des protagonistes, et à fortiori des Oms. Ceci est dû à la technique à base de découpages, employée par le studio d’animation. Le grain de l’image et la qualité des dessins sont à la fois troublants et percutants. Il n’en fallait pas moins pour soutenir un scénario comme celui-ci.
Comme tous les films de René Laloux, La planète sauvage ne manque pas de symboles : quand les Draags semblent évoluer nonchalamment, on a l'impression que les Oms s’agitent comme s’ils devaient se dépêcher de vivre avant la mort. En effet, les géants sont moins contraints par leur espérance de vie, bien plus longue proportionnellement parlant. D’apparences pacifiques, ces derniers n’hésiteront pas longtemps à assurer leur suprématie sur la planète.
Emmenés par Terr, les Oms vont cependant gagner en maturité.
Leurs actions se feront plus réfléchies et organisées. Par la connaissance, et par l’action, les Oms vont peu à peu gagner en autonomie.
La planète sauvage est, en ce sens, une mise en exergue de la valeur du savoir et de l’union. Le film incite à (se) prendre en main et à agir face à la domination.
C’est beau ? N’est ce pas ? Fédérateur ?
Il y a malgré tout un bémol. Ces bons sentiments sont justement un peu trop visibles, et les ficelles quand même épaisses. Bien sûr, ce sont des valeurs qui me semblent importantes, mais peut-être qu’un peu plus de subtilités auraient été bienvenues. Bon, c’est un caprice de riche, je l’admets.
Le film souffre aussi de quelques longueurs. Ou plutôt, certaines scènes passées très vite sont assez frustrantes. Alors que d’autres, en étant abrégées, n’auraient rien enlevé à la qualité du film.
Malgré tout, René Laloux est un grand monsieur. Et La planète sauvage une excellente création.
note :
Les murmures