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Un récit jubilatoire admirablement bien mené.
L’auteur :
François Vallejo est un écrivain français auteur de sept romans, romans pour lesquelles il a obtenu plusieurs distinctions littéraires.
L’histoire :
A la mort de leur père, les trois sœurs Brelan refusent la tutelle de leur tante Rosie et décident de s’assumer seules, l’aînée Marthe ayant atteint sa majorité. Et c’est envers et contre tous, toujours unies qu’elles vont revendiquer leur droit à vivre comme elles l’entendent.
Ce que j’ai aimé :
- Ce récit est mené tambour battant, pas un instant le lecteur ne s’ennuie tant l’écriture est vive, et tant les personnalités de ces sœurs hors du commun sont attachantes.
- Ces quatre femmes (j’inclue la grand-mère qui le mérite bien…) sont époustouflantes. Marthe est un exemple de dévouement qu’un petit séjour au sanatorium délivrera d’une charge trop lourde pour ses maigres épaules ; Sabine prendra le relais, prête à tout pour subvenir aux besoins de ses sœurs ; et la plus jeune, Judith, est celle avec qui « Il fallait s’attendre à tout » (p. 198), la suite de l’histoire le prouvera. La grand-mère quant à elle s’amuse follement au milieu de cette joyeuse smala, et lance souvent son rire « descendant, ferme et bref » (p.25), tout en comptant ses napoléons d’or pour les offrir à ses petites-filles, encore persuadée qu’ils seront utiles pour financer leurs folles équipées parisiennes. Leurs liens demeureront indéfectibles :
« Tant que nous sommes trois, nous ne sommes pas abandonnées. Il suffit de rester ensemble, vous ne croyez pas ? Nos sommes sœurs depuis le début, ça durera jusqu’à la fin, si nous le décidons. » (p. 24)
- L’ensemble est drôle, enlevé, un vrai bonheur de lecture.
« Le plus simple serait que les sœurs Brelan acceptent la tutelle officielle de Pierre Ledru, même s’il est dirigé par sa femme.
Le jardin est beaucoup plus grand chez nous, il aurait de quoi faire pousser ses rosiers… Mais nous, on n’est pas des rosiers. » (p. 16)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« Trois, elles étaient trois et partageaient trois habitudes : s’accorder d’un coup d’œil, se taire au même moment et parler toutes à la fois. Séparées, elles se sentaient perdues, on pouvait s’imposer à elles. Si elles osaient prendre la parole, les sœurs Brelan, c’était ensemble. On ne s’entendait plus, elles parlaient trois fois plus fort, elles n’avaient peur de rien. »
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Autre : Jim Glass de Jim EARLEY
Les sœurs Brelan, François VALLEJO, Viviane Hamy, septembre 2010, 286 p., 19 euros