Magazine Journal intime

Hiata de Tahiti

Par Argoul

Le changement de dizaine déclenche un changement de prénom. Fini Sabine, à partir de maintenant mes élucubrations polynésiennes seront signées de mon nouveau nom de baptême : Hiata.

Voilà, c’est fait ! J’ai une dizaine de plus !

Hiata de Tahiti
Pour fêter l’évènement, j’ai invité 25 personnes et 24 sont venues. Heureusement, mes amis proches m’ont beaucoup aidée. L’un a préparé une lessiveuse de poisson cru (7 kilos). Un autre a fabriqué un gâteau à 3 étages aux ananas du plateau. Deux autres se sont métamorphosés en rôtisseurs du veau à la broche et des 50 cuisses de poulet au barbecue. Une est allée récolter du cresson dans le ruisseau d’une connaissance. Une est allée piller le fa’apu du cousin emplissant une touque de 150 citrons verts, un sac de mandarines et des corossols. Un ami a débarqué 30 gros ananas sur mon pas de porte !

Hiata de Tahiti
J’ai préparé 6 énormes plats de gratins, 3 de pommes de terre et 3 de choux-fleurs et brocolis. Les autres ? Ils ont ingurgité tout ce qui leur était proposé ! Chez les Tahitiens on ne mange pas, on s’empiffre, on se gave, on bâfre, on se bourre.

Hiata de Tahiti
Le menu :

• poisson cru à la Tahitienne avec riz blanc (3 kg de riz sec),

• veau à la broche avec bouquets de cresson,

• cuisses de poulets,

• une marmite de haricots blancs (3 kg de fayots secs),

• du riz au maïs,

• les 6 gratins de pommes de terre et de choux-fleurs,

• un très gros gâteau au chocolat pour supporter le poids des bougies,

• le gâteau trois étages à l’ananas,

• cinq ananas coupés en rondelles,

• un grand plat de konjac au coco et un autre à l’ananas,

• du jus à volonté, de l’eau fraîche

• …et une amuseuse publique pour faire rire la galerie.

Hiata de Tahiti
Ce qu’ils avaient oublié de manger, ils ont demandé des doggy-bag et ils pouvaient se servir parmi les fruits qui ornaient les umete : mangues, pommes-étoiles, bananes, mandarines, citrons verts, ananas, abiu. Leurs sacs n’étant pas assez vastes, il m’a fallu leur fournir des pochettes en plastique.

Heureusement ces festivités n’ont lieu que tous les 10 ans ! Pour le prochain, c’est loin d’être sûr !

Hiata de Tahiti
Lors des travaux de restauration chez V. j’étais déjà effarée par la quantité de nourriture qu’il me fallait préparer pour l’équipe des travailleurs. Un midi, je débarquais avec les plats, un ouvrier tenait l’échelle sur laquelle était perché son collègue, les deux autres étaient occupés à charger et transporter une brouette. Me voyant arriver, les trois se précipitent, se servent copieusement tandis que l’autre n’ose trop bouger sur son échelle instable ! Les trois se gavent et sitôt mangé quittent le chantier. Enfin descendu de son échelle, le dernier constate qu’il ne lui reste que du riz, trois haricots, une lamelle de viande et un morceau de pain ! J’ai compris la leçon, le lendemain chaque travailleur prendra son assiette sur laquelle j’ai tout disposé : poisson, légumes, riz et pain et dessert.

Hiata de Tahiti
Ce sont souvent des jeunes hommes, pères de famille, n’ayant aucun formation donc pas de travail assuré. Ils boivent, se droguent avec l’argent des allocations ou des larcins. Ceux qui sont chargés de famille obtiennent parfois un contrat de 8 mois rémunéré 80 000 CFP pour cinq heures de travail journalier. Certaines associations tentent d’aider ces personnes et de leur apprendre quelques rudiments de maçonnerie ou autre. Normalement, ils ne sont pas nourris mais mon amie avait pitié d’eux !

Nana, au plaisir.

Hiata



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Argoul 1120 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog