Disney se devait d’accompagner les fêtes de fin d’année avec un film d’animation traditionnel. Maladroit mais entraînant, Raiponce est un conte médiéval formaté pour les familles. Acclamé à la fois par les critiques et les spectateurs, il s’assure déjà une belle réputation.
Les princesses, Disney nous y avait habitué. Qui dit princesse dit La belle au bois dormant, Cendrillon ou encore La Belle et la Bête. 2010, une année où le groupe sort deux animations du genre : En janvier avec La princesse et la grenouille et en décembre avec Raiponce. Blond étincelant, visages fragiles, couleurs saturées, on reconnaît en Raiponce une pâte Disney à destination d’un grand public. La princesse de 17 ans n’as jamais quittée sa tour où Mère Gothel l’a condamnée depuis sa naissance. Son quotidien sera bouleversé avec l’arrivée de Flynn Rider, un sympathique voleur poursuivit pour s’être emparé d’une couronne. Assommé après s’être réfugié chez Raiponce il devra passer un accord avec la charmante demoiselle pour récupérer son magot. Ils partiront à l’aventure, escortés d’un caméléon persuasif et d’un cheval aux allures de Gentlemen. Les plus jeunes apprécieront à coup sûr ce mélange d’humour, d’action et d’émotion. Les plus grands seront facilement conquis par cette légère distraction, mais beaucoup repousseront ce récit qui « vends du bonheur ».
Raiponce n’a rien d’un dessin animé révolutionnaire, tenant plutôt d’un classicisme modeste. Il aurait été audacieux de la part de Disney de changer le ton, de s’écarter de la superficialité récemment entretenue par ses films. Raiponce, coloré, charmant, n’est autre qu’un film sympa sans grande ambition. Le film ne se veut en rien subtil, évitant les réflexions qu’auraient pu susciter la condition de la princesse ou la peur de la vieillesse chez mère Gothel. On regrette cette lecture trop vite de l’ambiance, affriolante mais paresseuse. Cette histoire formaliste dégage cependant une grande efficacité, due à l’agréable cadence et au charisme inné des personnages. Du voleur qui se la joue Beau gosse au regard pénétrant d’un drôle de caméléon, l’humour trouverait presque son idéal. Le sourire vient aux lèvres, sans pour autant se transformer en grands éclats de rires. Un humour souvent gauche lèse finalement la dimension comique. En multipliant les scènes de chants, le film présente l’étendue de ses inégalités. Alors que certains passages sont très réussis, d’autres répugnent au point de faire naître en nous l’envie de lancer une tarte sur des personnages que l’on surnommerait volontiers de baltringues. Il est amusant de suivre ce récit qui se fracasse, se redresse, se fracasse, se redresse. On ne perds pourtant pas son argent, enchanté par le crayonné et l’ atmosphère moyenâgeuse.