BD - Editions Gallimard - 16.50 €
Résumé : La vie d'un quartier d'Abidjan en Côte d'Ivoire, à la fin des années 70. Ses habitants et parmi eux, la sympatique AYA. La suite...
Textes : Marguerite ABOUET
Dessins : Clément OUBRERIE
Tentateur ; La blogosphère
Fournisseur : La bibliothèque
Mon humble avis : Changement de décors pour les premières pages. Nous voici à Paris, avec Innocent, le célèbre coiffeur de Yopougon. Il se cherche et espère se trouver dans l’Elorado qu’est supposée être la France. Innocent porte alors mieux que jamais son prénom. Le choc des cultures est brutal pour lui. Pendant ce temps, à Abidjan, Moussa est toujours porté disparu, Mamadou n’est toujours pas à une ou deux « gos » près (nanas), et le brave Hervé en aimerait bien en avoir juste une. Felicité est devenue « célèbre », son vieux père qui soudain se souvient d’elle, louche sur son argent. Et Aya dans tout ça ? Pauvre Aya, qui subit les regards concupiscents de son prof de Bio. Il lui propose une MST : Moyenne Sexuellement Transmissible.
On se régale toujours de cette saga africa, de ce Dallas made in Abidjan. Le trombinoscope proposé au début s’étoffe de nouvelles têtes prêtes pour de nouvelles aventures.
Même si toute cette histoire se déroule à la fin des années 70, elle se révèle toujours bien d’actualité. Ici, on s’attarde sur le sort d’Innocent. Il débarque à Paris plein de bonne volonté et d’espoir. Il découvre la « souffrance » (au sens propre comme au sens phonétique du terme) : les foyers, le chômage, les chambres de bonne pour un prix exorbitant, des jobs non déclarés car sans papiers….
« Innoncent, on est en France, quand y’a la foudre, là, chacun attrape sa tête »
« Si je savais, je n’allais jamais venir dans ce pays, c’est trop difficile »… « Aaaahh ! Je ne sais pas qui blague vous là-bas. Vie de Paris, là, c’est dur comme caillou »
« Eh Dieu, je vois que près d’une chèvre méchante, il ne faut pas installer la sienne ».
« Tu ne sais faire que des enfants en escalier alors que tu n’as rien pour les nourrir ».
« Hervé, les histoires où yeux voient pas et bouche parle, faut pas croire »
« Regroupement familial là, c’est dur, ça fait trois ans que je fais va et vient à la préfecture cadeau, comme si on n’était pas homme pour avoir nos femmes. Ils font jusqu’à on va prendre autre femme, et après, ils disent que c’est polygamie »
Bref, toujours aussi succulent. En plus, ce tome ci se termine vraiment comme un épisode de Soap opéra : Mamadou, ici ? Mais que fait-il là ?... !!
La suite bientôt, il me tarde. Ce sera le 5ème et dernier tome publié. Une longue attente s’annonce !