Elections municipales partielles à Corbeil-Essonnes et Noisy le Sec : victoire de la droite, pourquoi ?

Publié le 13 décembre 2010 par Leunamme

Le second tour de deux élections municipales dans des villes moyennes de la région parisienne avaient lieu ce dimanche. Quelques semaines après un mouvement social majeur, avec un pouvoir de droite fortement discrédité et des affaires politico-financières qui se succèdent, tout était réuni pour que la gauche l'emporte dans ces deux scrutins. Ce d'autant plus qu'il s'agit de deux villes à forte population d'origine modeste et populaire où Mme Royal avait obtenu de très bons scores en 2007 (55 % à Corbeil, 58 % à Noisy). Pourtant, la droite l'a emportée dans les deux cas, et avec des scores qui cette fois-ci ne laissent pas de place à la contestation. Certes, ce ne sont que des scrutins locaux et partiels, mais ils doivent agir comme des révélateurs si la gauche ne veut pas une nouvelle fois tomber de haut en 2012. Quelles sont les raisons qui dans les deux cas ont amenées à ces échecs ?

Corbeil-Essonnes :

Ville particulière que celle-ci, puisqu'il s'agissait de la troisième élection municipale en 3 ans. Les deux premières ont été annulées en raison de scrutins jugés peu conformes au droit. Longtemps communiste avant d'être enlevée par le milliardaire Serge Dassault qui en a fait sa danseuse. L'argument de sa fortune personnelle ainsi que son carnet d'adresse supposé servent d'argument électoral majeur. Même si Mr Dassault n'était pas tête de liste cette fois-ci, c'est bien son ombre qui planait sur le scrutin. Or, la droite a cachait pendant toute la campagne ses liens très proches avec Nicolas Sarkozy. En face, la gauche présentée une liste unie, conduite par le communiste Bruno Piriou.

Le fait majeur de ce scrutin est le taux particulièrement élevè de l'abstention, plus de 50 %. Or, celle-ci concerne essentiellement les quartiers populaires, ceux qui traditionnellement portent leurs suffrages sur la gauche. Ce qui veut dire que même face à un pouvoir clientèliste et une droite désavouée nationalement, la gauche n'a pas été en mesure de mobiliser ses électeurs.

Noisy-le-Sec :

Autre contexte là aussi mouvementé. Le Parti communiste avait perdu la mairie en 2003 lors d'une élection partielle (déjà ! ). Jusqu'en 2008, c'est donc une maire MODEM fortement ancrée à droite qui va gérer la mairie, de façon catastrophique laissant les finances municipales dans un état catastrophique. En 2008, la gauche arrive au scrutin fortement divisée avec deux listes qui s'affrontent au premier tour, le PS devançant le le PC de 45 voix. L'alliance se fait cependant entre les deux tours, et le PS prend la mairie. Malheureusement, pendant 2 ans les divisions de la majorité municipale ne vont cesser, jusqu'à la démissions des élus verts et PC, laissant la nouvelle maire sans majorité, et contrainte à de nouvelles élections. Pour ce scrutin, à nouveau deux listes à gauche, mais aussi à droite. Fortement désavouée la maire sortant n'obtient que 17% des voix, et négocie après chantage sa place sur la liste d'union de la gauche au second tour, ce qui rend la stratègie de la gauche particulièrement incohérente.

Mais la droite durant toute la campagne a avancé masquée, en déclarant sa liste, liste d'intérêt communal, et la sarkophilie marquée du candidat nouveau centre a été cachée. Comme à Corbeil, c'est l'abstention qui a fait le scrutin, avec 65 % au premier tour, 60 % au second. Là aussi, ce sont les quartiers populaires qui battent des records. Divisions, manque de cohérence, abstention sont les ingrédients de la défaite de la gauche.

Ces deux villes sont à mon avis symptômatiques de ce qui peut se passer en 2012. Pour que la gauche l'emporte, il ne suffit pas que la droite soit discréditée, il ne suffit pas non d'avoir un programme crédible comme ce fut le cas à Noisy le sec, non, il faut plus pour la gauche, elle doit faire envie sinon, ses électeurs se détournent d'elle pour se réfugier dans l'abstention ou le vote contestataire. Dans le même temps, les électeurs de droite vont toujours voter, à reculons, avec réticence certes, mais ils vont voter. Il reste 18 mois avant le scrutin, c'est bien peu pour créer l'enthousiasme.

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Sur le web :

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