C’est en septembre 1990 qu’il a accédé à la double direction du renseignement et du département de la sécurité (DRS). Voila 20 ans qu’il occupe un poste qui a, à la moindre étincelle, toujours été un siège éjectable dans tous les pays. En l’occasion de cet anniversaire, un regard sur l’Homme le plus puissant et le plus discret vaut son pesant d’or !
Pour le cas algérien, les regards faits des services secrets algériens sont tous des supputations de langue de bois enjolivée d’un pseudo-nationalisme et surtout de revanchardes paroles qui ne pardonnent pas à l’armée d’avoir bloqué les islamistes de la prise du pouvoir en 1990.
Poste considéré, depuis le coup d’Etat de Boumediene, celui qui donne à l’armée des pouvoirs répressifs contres les opposants locaux et les complots venant de l’étranger, ou bien scénarisés par le régime. Ce dernier est perçu comme l’un des plus corrompus dans le monde, par la faute des apparatchiks et nomenklaturas de l’ancien parti unique, le parti FLN, qui a squatté le symbole relevant de la mémoire collective de tout le peuple par un clan d’opportunistes bâtissant l’exclusion des meilleurs enfants du pays.
Jamais un responsable de ce genre de services spéciaux qui font un corps militaire distinct, de part le monde, n’a atteint une telle prouesse de rester « le fusible incassable » malgré moult intrigues, bavures et autres conspirations. Médiene est un homme très secret. Une seule photo existe de lui, qui a été publiée depuis des années, et quelques unes, le cas échéant, de ses paroles ont été enregistrées. Deux points noirs sont inscrits parmi les échecs du général Toufik : 1 – La mort de Boudiaf, qui est suivie par celle, la – 2, d’Ali Tounsi, le directeur général de la police toute dernière.
Contrairement à l’ensemble des cadres des services secrets algériens, Médiene n’a pas été au MALG, le service secret du FLN pendant la guerre de libération et basé au Maroc. Et par lequel sont passés la plupart des hommes du renseignement algérien. Originaire de Guenzet de la petite Kabylie de l'est algérien, un village qui s’est dépeuplé depuis 1962, passant de 50 000 habitants en 1962, à 8000 actuellement qui a donné nombreux militants de la cause nationale, devenus cadres de haut rang après l’indépendance.
Il bat les records de Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka et précurseur du KGB, de l'Union soviétique, qu’il a dirigé pendant neuf ans (1917-1926). Et son Lavrenti Beria, chef du NKVD (Commissariat du peuple aux Affaires intérieures), qui est resté pendant 15 années (1938-1953). Avec Hitler, le chef de la police Heinrick Himmler qui s'est suicidé après 11 ans (1934-1945). Et enfin le général Hendrik van den Bergh à la tête du Bureau de la sûreté de l'Etat (BOSS) du régime de l’apartheid en Afrique du Sud qui a fait 11 années (1969-1980).
Le général Médiene, surnommé Toufik, a été nommé, en septembre 1990, à la veille des élections que le pôle le plus en vu de l’intégrisme islamiste, l’ex FIS (Front Islamique du Salut), allait gagner. Avec un exacerbant populisme orienté par un xénophobe nationalisme plus extrémiste que celui entretenu par le parti unique, les islamo-fascistes souhaitaient semer une guerre régionale au niveau du bassin méditerranéen en commençant par une attaque contre la Tunisie, puisque avec le Maroc un conflit était déjà latent et acquis. Il fallait arrêter la déferlante qui couvait un danger imminent, et le rôle de cet homme s’est avéré plus important marquant ainsi la tournure des événements et toute l’Histoire contemporaine du pays.
Après l'élection de Bouteflika pour un troisième mandat comme président en avril 2009, suite à une falsification de la constitution par une Assemblée Populaire Nationale (APN) largement acquise au raïs, les clivages se sont exacerbés entre le général Toufik et le chef de l’Etat qui jouait une illégale 3ème mi-temps. Cependant il fallait sauvegarder la stabilité du pays, secoué depuis deux décennies de troubles plus politiques que de légitimité du pouvoir placé à le diriger.
BOUSSOUF le fondateur MALG, le service d'espionnage du FLN Libérateur
L’ancien parti unique qui a longtemps servi comme une cellule d’indicateurs aux services secrets, la redoutable SM (Sécurité Militaire) qui s’adonnait aux tortures des opposants et d’une manière abjecte aux poètes, avait son dernier rejeton doté et suivi d’une stature internationale de diplomate ayant longtemps été sous le Burnous du charisme et de la haute personnalité de Boumediene. Ce dernier a laissé une mémorable image de son régime quelque peu égalitaire, mais surtout porté sur un programme d’industrialisation dit « l’édification nationale ». La liaison de Boumediene à l’ANP (Armée Nationale Populaire) était étroite, et une sorte de dette devait être payée aux anciens indicateurs de l’ancien parti unique, qui est à l’origine de la grande corruption et de la marginalisation des plus intelligents jeunes cadres.
Médiène avait eu « Le Tapis Rouge » à ses pieds pour arriver à la direction des services, alors qu’il n’était que colonel quand tous autour, nombreux autres militaires étaient déjà aux grades de généraux. Formé par le KGB en 1961, il avait soutenu les chefs d’Etat Algériens dans le cadre des services secrets qui jouaient dès l’origine de Boumediene, un rôle important dans les choix du 1er responsable du pays. Quand Bouteflika est arrivé en 1999, le passage de la «guerre» à la «paix», a favorisé l'émergence de Mediene comme « homme fort » du pays.
La stabilité était le leitmotiv généralement aussi par les nouveaux démocrates qui ne pouvaient activer dans l’insécurité et la violence. Et l’époque les militaires les plus en vue était Khaled Nezar, alors ministre de la défense fraîchement mis à la retraite, et surtoutun certain Mohamed Lamari qui a suivi le premier, quatre mois plus tard, aussi à la retraite. Ce dernier écartement est dû, selon nombreux observateurs, comme un accord entre Bouteflika et Médiene, pour donner à l'Algérie une nouvelle image, supprimant le général Lamari présenté souvent comme le plus haï des militaires de l'époque. Car réussi à chasser Chadli du pouvoir et surtout à endiguer l’accès des terroristes à certaines sphères des institutions.
Avec le départ surtout de Mohamed Lamari, le général Smaïn Lamari (aucun rapport avec Mohamed), vice-Médiène et chef de la Direction du Contre-espionnage (DCE), et fait le « sale boulot » de l’armée, le pouvoir est effectivement partagé entre Bouteflika et Mediene. Ils ont montré une très cohésion du fait du besoin de la recherche de l’équilibre dans la gestion d’une opposition égarée dans les méandres de défense des ennemis de la démocratie, les islamistes, ou montrant du scepticisme à l’égard des familles politiques émergentes et embryonnaires du même camp.
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