L’inspecteur Bernard Lincoln est chargé de l’enquête «Mon air soucieux, mon sommeil agité, mes retards, mes réponses vagues. Mon goût soudain pour la philosophie. Tu croiras que j’ai fait une rencontre. Tu n’aurais pas tout à fait tort ; tu n’aurais pas raison non plus. Je préfère t’écrire. Te présenter un compte rendu d’enquête. Tout bonnement. Ça n’aura rien d’un thriller ; sens-toi libre de bâiller.
Dans la décharge municipale, un cadavre correspondait à la description de Clara Chablis. Daniel Kieffer, compagnon de Clara, à l’identification du corps ne reconnaît pas la victime, Clara avait un faucon tatoué sur le dos, un serpent sur le ventre, la victime n’en portait aucun. Un mystère s’épaissit : Daniel Kieffer et Clara, seule la différence sexuelle avait été établie, pour le reste les deux individus semblaient aussi proches que des jumeaux monozygotes. Un début d’enquête bien nébuleux « il ne faut pas sous-estimer la valeur des fausses pistes.»
C’est à travers les générations précédentes, qui débutent en 1924, son entourage, sa mère Cassandre, ex-prostituée, alcoolique qui déclare à l’inspecteur : d’une certaine manière, je l’ai toujours connue disparue. Vous aurez remarqué que ça ne m’empêche pas de vouloir la retrouver, parce que sans elle je ne sais pas où je suis, ni où je vais, ni pourquoi. Rose Jordan, amie d’enfance bipolaire, Robert, lui, entend des voix, Daniel son ami de cœur et ce cahier rouge, légué de génération en génération, plus neuf que neuf, des pages vierges plus blanches que blanches. Un trait hors du commun nous parvient de ses relations, Clara ne regardait pas, elle voyait, elle était la compassion faite chair. Une aura angélique l’entourait.
Un roman policier beaucoup plus que dans sa forme plus traditionnelle, Pascale Quiviger nous présente ce nouveau genre le « thriller poétique », un récit mystérieux, céleste, envoûtant, mystique, poétique, le lecteur est facilement emporté par ses multiples méandres qui s’y cachent. Beaucoup plus qu’un simple polar, un roman qui impressionne, qui nous laisse bien songeurs.