Écrit par Cameroon Tribune
Lundi, 13 Décembre 2010 16:56
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L'église catholique a 120 ans. Pour l'occasion, les fidèles venus de divers horizons dans le pays ont investi la paroisse de Marienberg dans la Sanaga-Maritime, où les missionnaires catholiques allemands ont célébré la première eucharistie en terre camerounaise. En effet, c'est le 08 décembre 1890 que les missionnaires Pallotins, embarqués de Hambourg en Allemagne sous la conduite du Père Henri Vieter, disent la première messe et officient les premiers baptêmes dans le village de So Bikat, dans le canton Elog-Ngando, qu'ils nomment Marienberg (la colline de Marie). « Le grain semé était alors comparable à un grain de sénevé. Depuis, le grain s'est propagé dans tout le pays, notamment à travers le clergé local », confie Monseigneur Victor Tonye Bakot, archevêque de Yaoundé. Compte tenu du nombre très élevé de fidèles catholiques présents, des bâches ont été aménagées à l'extérieur pour la célébration de la grande messe, samedi dernier.
Cette dernière, célébrée samedi, a eu lieu en présence de Hans Nyetam Nyetam, secrétaire d'Etat aux Travaux publics, des autorités administratives de la Sanaga-Maritime, de membres du clergé, de chorales et de fidèles venus des diverses régions du pays. Elle marque l'apothéose d'une série de manifestations débutées le 08 décembre. Auparavant, Mgr Piero Pioppo, Nonce Apostolique du Cameroun et de la Guinée Equatoriale a procédé à la bénédiction des tombes au cimetière de Marienberg, en compagnie des autres membres du clergé national. Pour l'occasion, Mgr Piero Pioppo, a demandé aux fidèles catholiques de faire du message délivré pour l'occasion par le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, le fil rouge de ces célébrations. Dans ce message, le Saint-Père considère ces 120 ans comme l'occasion pour l'église d'entreprendre le chemin vers la nouvelle évangélisation.
Celle-ci, selon lui, passe notamment par la communion entre les évêques, la sincérité des prêtres et un enracinement des fidèles laïcs dans le Christ. Par ailleurs, Benoît XVI invite ceux qui vont se consacrer à la vie religieuse, à cultiver la révélation personnelle avec Dieu. De même, il exhorte l'Eglise à se laisser renouveler par la parole de Dieu, afin de devenir un puissant levain de réconciliation, d'amour, de paix, etc. De son côté, Monseigneur Jean Bosco Ntep, évêque d'Edéa s'est réjoui du début de mise en œuvre de la décision de la Conférence épiscopale du Cameroun, lors des célébrations des 100 ans d'évangélisation du Cameroun en 1990, de faire de la paroisse Marie Reine des apôtres de Marienberg, un centre national de pèlerinage (sanctuaire marial national). Enfin, la messe de clôture a été l'occasion de consacrer sept nouveaux prêtres et un diacre pour l'Eglise catholique, dans les diocèses d'Edéa et d'Eséka.
Aux origines était Marienberg
Depuis la Marienberg en 1890, l'évangélisation du Cameroun s'est poursuivie à travers le pays jusqu'à nos jours.
Les premiers missionnaires catholiques sont arrivés au Cameroun le 25 octobre 1890. Ce jour, une première équipe de missionnaires de Pallotins allemands dirigés par le père Henri Vieter, que le pape Léon XIII vient de nommer comme préfet apostolique pour le Cameroun, débarquent à Douala pour implanter l'église catholique en terre camerounaise. Les Pallotins descendent au village du roi Akwa à Douala, où le père Henri Vieter célèbre sa première messe dans notre pays le 26 octobre 1890 sous le hangar de Bell Dorf. Cependant, ils sont contraints de partir, compte tenu de la présence d'autres confrères missionnaires protestants. Ainsi 15 jours après son arrivée, le père Henri Vieter embarque à bord du bateau à vapeur Sehdenik pour Edéa. Au cours du voyage sur la Sanaga, une panne grave le contraint lui et son équipe à s'arrêter chez le chef Toko de Elog Ngando, où ils sont bien accueillis. Là, les missionnaires Allemands négocient pour acheter le terrain de l'actuelle mission de Marienberg ou « Montagne de Marie ». Le 08 décembre 1890, jour de l'Immaculée conception de la Vierge Marie, ils consacrent à Marie, Reine des apôtres, la mission de Marienberg et l'ensemble du Cameroun.
Du reste, lors des célébrations des 120 ans de l'église catholique la semaine dernière, la famille Toko Ngando, dont est issue le chef TOKO des Elog Ngando qui a accueilli les missionnaires allemands, a souhaité que l'église immortalise le nom de leur ancêtre pour qu'il vive dans le cœur et la mémoire des catholiques. A partir de Marienberg, le père Vieter et ses compagnons amorce peu à peu l'évangélisation de l'intérieur du pays. Les paroisses d'Edéa et de Kribi seront notamment fondées en juin et septembre 1891. Une deuxième équipe de missionnaires rejoint bientôt la première, parmi laquelle figure Andréas Mbangue, qu'un commerçant allemand avait envoyé apprendre le métier de boulanger et qui se fit baptiser en Allemagne. Il devient ainsi le premier chrétien catholique camerounais. Andréas Toko, de la famille du chef Toko, fut le premier séminariste camerounais. La tâche des missionnaires ne fut pas aisée. Beaucoup succombèrent notamment aux maladies tropicales, le paludisme entre autres. « L'heure de la maturité a sonné. Pour rendre perpétuel le mandat missionnaire voulu par Christ et actualisé au cours de l'histoire par ses disciples à Marienberg, le diocèse d'Edéa, berceau de l'église catholique au Cameroun, met sur pied un projet pastoral 2011-2016, dont les principales articulations sont la responsabilité, la consolidation de l'esprit de famille, l'évangélisation », déclare Monseigneur Jean Bosco Ntep, évêque d'Edéa.
S.L, source, Edition spéciale « L'Eglise en marche », 120è anniversaire de l'évangélisation du Cameroun.