Écrit par Cameroon Tribune
Lundi, 13 Décembre 2010 17:09
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De l'héliport de Bamenda, à Up Station qui surplombe la ville, Paul Biya a donc dit au revoir à la région du Nord-Ouest. En quittant Bamenda vendredi dernier peu avant 15 heures, Paul Biya, président de la République, chef des armées, a apposé, l'air de rien, sa signature sur une nouvelle page de l'histoire politique du Cameroun. Une signature qui met en lumière des faits porteurs de signification. Qu'il s'agisse de la relation affectueuse que le président Biya entretient avec cette région du pays, du rôle que le chef de l'Etat assigne à l'armée ou de cette audience accordée au chairman du SDF, John Fru Ndi, chacun des aspects de cette visite ouvre une perspective politique nouvelle.
Une audience historique. Finalement, ce fut l'événement dans l'événement. Au milieu de la visite officielle et de la célébration du cinquantenaire des armées, l'audience accordée au chairman du Social Democratic Front (SDF) par le chef de l'Etat a pris une signification particulière.
Après son entrée dans le jeu institutionnel à travers sa présence à l'Assemblée nationale ou dans les mairies, le SDF franchit un nouveau pas : son chairman est allé à la rencontre de celui qui incarne les institutions républicaines, le chef de l'Etat. La démocratie apaisée prônée par Paul Biya prend donc tout son sens : les opinions et les options politiques peuvent être différentes mais l'intérêt du Cameroun prime sur tout. Et l'attitude des leaders indique aux troupes le sens de la marche.
Certes, il a fallu du temps. Mais Paul Biya, en maître du temps et des événements, a su transformer une scène politique surchauffée en un espace de dialogue.
Une armée à sa place. Le cinquantenaire des armées a donné au président de la République l'occasion de faire quelques rappels utiles. Ainsi, l'armée, pour puissante qu'elle puisse être, demeure au service de la Nation. Et la Nation a confié son destin à diverses institutions dont le président de la République. En sa qualité de chef des armées, le président de la République a livré son appréciation du travail réalisé : vous avez fait votre travail, tout votre travail et rien que votre travail. Et la Nation a su rendre hommage à la bravoure et au savoir-faire de l'armée.
Mais, l'armée demeure vigilante face aux évolutions de la société. Pour cela, elle se prépare et s'adapte. L'exercice interarmées présenté jeudi dernier au chef de l'Etat donne une illustration du travail réalisé dans l'ombre pour répondre, le moment venu, aux sollicitations.
Le Nord-Ouest, une région comme les autres. Que n'a-t-on lu ou entendu avant cette visite ! Des populations sur le pied de guerre, prêtes à réserver un accueil houleux au président Biya. Certains prédisaient même un climat d'insécurité, voire des actes de terrorisme.
Paul Biya est venu, il a vu et il est reparti. Il est reparti non pas en fuyant les jets de pierre ou de tomates mais en disant sereinement au revoir à ses compatriotes heureux de l'avoir reçu, déçus de le voir repartir.
Le Nord-Ouest est donc une région comme les autres. Ses ressortissants, de Ndop, de Kumbo, de Wum ou de Nkambe ont les mêmes besoins que ceux de Ma'an, de Guidiguis, de Nkometou, de Moloundou ou de Ndom. Ils aspirent au mieux-être. Ils attendent des routes, des écoles, des centres de santé, de l'électricité, de l'eau potable, etc.
Paul Biya, en arrivant à Bamenda, a pris soin de préparer un volumineux paquet pour la région. Routes, électricité, université d'Etat et autres annonces ont comblé de joie les populations.
Mais, au-delà des aspects politiques, cette visite a permis à de nombreux Camerounais de découvrir une région belle par son relief et ses paysages, accueillante par ses hommes et femmes. Un plus pour l'intégration nationale.
Fru Ndi et Paul Biya: le dialogue est noué
Paul Biya et Fru Ndi debout dans la salle des audiences de la résidence présidentielle de Up-Station, main dans la main, les yeux dans les yeux, le sourire aux lèvres, comme de vieux amis heureux de se retrouver après une longue séparation, tandis que crépitent les flashes des appareils-photos. C'est certainement l'image qui restera des audiences que le chef de l'Etat a accordées aux notabilités du Nord-Ouest vendredi dernier dans la résidence présidentielle à Bamenda. C'est déjà ce qu'une bonne partie de l'opinion publique retient de toute la visite officielle que le chef de l'Etat a effectuée au nord-ouest du 8 au 10 décembre 2010, visite au cours de laquelle il a présidé les cérémonies ayant marqué le cinquantenaire de l'Armée camerounaise.
Ce qui paraissait improbable, il y a quelques jours, a donc finalement eu lieu vendredi 10 décembre dernier à Bamenda : le président Paul Biya et le leader du SDF, Ni John Fru Ndi se sont rencontrés. Ils se sont même parlé. C'est une grande première depuis la naissance du SDF à Bamenda il y a vingt ans. Si l'on s'en tient à la longueur de l'entretien, trois quarts d'heure, et aux mines épanouies à la sortie de l'audience, tout s'est très bien déroulé. En tout cas, c'est ce que le leader du SDF affirme devant la presse au sortir de cette audience historique : « je suis content qu'à la faveur de cette fête militaire, le chef de l'Etat soit venu nous rencontrer. On a eu un bon entretien. Le dialogue est noué ; nous avons commencé ; nous allons continuer. En tout cas, la glace est brisée. Pour des contraintes de temps, nous n'avons pas pu dialoguer plus longuement ; mais, nous avons parlé à cœur ouvert, et il a apprécié cela » dit-il en substance aux journalistes qui le pressent de questions.
Au fond, de quoi ont-ils discuté, Paul Biya et son hôte « j'ai abordé le problème d'Elecam avec lui ; les discussions à ce sujet vont se poursuivre plus tard » précise le président du SDF. A un moment donné, on l'a vu tendre un document au président Paul Biya. Est-ce un document contenant des propositions sur Elecam qu'il a donné au chef de l'Etat ? Probable. Il est clair que ce problème lui tient à cœur. Mais l'occasion a aussi été donnée à Fru Ndi de clarifier avec le président Paul Biya certaines situations, voire certains malentendus au sujet de ce qui s'est dit ou écrit ici et là dans certains medias. Bref, ils ont engagé un dialogue que le chairman lui-même a qualifié de « franc et sincère ».
D'ailleurs c'est dans la langue que son hôte maîtrise le mieux que le chef de l'Etat a accueilli : «« Mr. Chairman, nice to meet you today, how are you ? » Et le dialogue s'est poursuivi sur cette lancée, loin des oreilles indiscrètes ; mais dans la bonne humeur, une bonne humeur qu'on a remarquée dès l'entrée de Fru Ndi à l'intérieur de la résidence présidentielle à 9 h 30 ; il est allé deviser avec les représentants du RDPC qui attendaient également d'être reçus comme lui ; il est même allé dire quelques mots et serrer les mains de quelques membres du gouvernement dans la salle d'attente. Au point que parmi les nombreux journalistes, témoins de l'événement, le mot décrispation a été plusieurs fois prononcé. Les jours qui viennent nous réservent certainement des surprises. Mais l'impression qui se dégage de cette audience est que notre pays vient certainement de vivre un grand moment dans la poursuite de sa démocratie apaisée. Notons pour terminer que John Fru Ndi, est venu rencontrer le président de la République à la tête d'une délégation de douze personnes comprenant notamment le député Joseph Mbah Ndam, vice-président de l'Assemblée et madame Elisabeth Tamajong, secrétaire générale.
NDZINGA AMOUGOU
Décrispation
L'image, il y a quelques années, eut pu passer pour insolite, voire surréaliste. C'est quasiment incrédules, pourtant que les observateurs de tout bord ont vécu, l'autre jour, cette scène inhabituelle, inédite : Paul Biya s'entretenant en tête-à-tête avec John Fru Ndi. A Bamenda. Un échange empreint de courtoisie, de convivialité entre gentlemen se respectant mutuellement. Bien des clichés qui datent d'une autre époque se sont dissipés. Par la même occasion des mythes nourris par la fabulation de quelques esprits nihilistes sont tombés.
Alors que d'aucuns présentaient Bamenda comme une ville « rebelle », par rapport au pouvoir de Yaoundé, la visite du chef de l'Etat dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest, au contraire, a donné lieu à une mobilisation exceptionnelle. De plusieurs contrées à travers le pays et même de la diaspora, des délégations ont accouru jusque tard dans la nuit de mardi dernier pour ovationner fon de tous les fons du Nord-Ouest sur ce qui est considéré comme ses terres. La chaleur de l'accueil fut tout simplement fantastique, la première dame, Chantal Biya, se faisant même décerner une splendide distinction traditionnelle. Toutes choses qui donnent un relief particulier à cette cinquième visite du chef de l'Etat à Bamenda.
A la lumière de ces faits récents, il est permis de penser que l'histoire socio-politique du Cameroun a pris un tournant significatif. Un pas important vient d'être franchi en direction de cette nécessaire décrispation sur laquelle s'adosse l'option du président Paul Biya de démocratie apaisée dans notre pays. Car voilà : les acteurs politiques, ici comme ailleurs, divergent dans leur vision respective du monde, de la gestion de la cité à travers leurs projets de société. Ces différences d'approche font de ces protagonistes, non pas des ennemis irréductibles, mais de simples adversaires au plan idéologique. Rien de plus. Il en résulte que, sur le vaste chantier de la construction nationale, aucun Camerounais ne saurait être de trop.
Utopique, voire iconoclaste au départ, l'idée a fait du chemin et pris corps. Les uns et les autres s'étant progressivement approprié les valeurs fondatrices de la démocratie, notamment l'acceptation de l'autre, le vouloir vivre ensemble, la tolérance, l'amour de la patrie, le respect des opinions contraires, de la différence... Ainsi, à « Commercial Avenue », théâtre de la célébration jeudi dernier, du cinquantenaire de l'armée camerounaise, se sont rassemblés dans un même élan patriotique des hommes et femmes d'origines, de sensibilités, de convictions, de conditions les plus diverses. Avec la conscience d'appartenir à un seul et même peuple. Sur les tribunes, les représentants de la classe politique se côtoyaient, indistinctement.
Il faut le dire, cette image d'un Cameroun en harmonie avec ses différentes composantes linguistiques, socio-ethniques, politiques et autres était pour le moins séduisante. Elle mérite, face aux défis du futur, d'être consolidée pour permettre que le grand destin auquel est promis le Cameroun s'accomplisse dans la paix et la concorde. Pour le bien de tous. Et l'on se souviendra que dans cette même ville de Bamenda, le 22 mars 1985, Paul Biya mettait en garde ses concitoyens contre la tentation de s'arroger un quelconque monopole : de la parole, de la raison, du cœur ou du patriotisme. Vingt-cinq ans plus loin, on peut dire que la pâte a levé. Tant mieux !
MAKON ma PONDI
Hommage solennel à l'armée
La visite officielle de trois jours effectuée la semaine dernière à Bamenda par le chef de l'Etat, chef des armées, a été l'occasion d'une grande communion entre Paul Biya et les forces de défense. Au menu de cette communion qui restera gravée en lettres d'or dans les annales de l'armée nationale, un discours d'une grande portée au cours duquel d'importantes annonces ont été faites, une parade militaire fort appréciée, une manœuvre de haut vol, une longue visite des stands qui a donné un aperçu du savoir-faire de nos militaires, une cérémonie d'hommage aux soldats tombés au champ d'honneur et un repas de corps très couru.
S'agissant du volet du discours présidentiel s'adressant aux hommes et aux femmes qui constituent l'armée, il a été particulièrement dense. On en retiendra ce qui suit :
Patriotisme et loyauté
Après 50 ans d'existence, l'armée camerounaise ne pouvait recevoir meilleur hommage que celui de son chef, Paul Biya, qui a déclaré solennellement mercredi à Bamenda qu'«elle a toujours été loyale et républicaine », qu'« elle n'a jamais failli » et qu'« à chaque fois que les circonstances l'ont exigé, elle a fait son travail, tout son travail et rien que son travail. ». Ces propos ont mis du baume au cœur des officiers, sous-officiers, officiers mariniers, gendarmes, gradés, soldats et marins de l'armée camerounaise qui ont gratifié le public de la Commercial Avenue de Bamenda d'une belle parade, et qui sont déterminés à poursuivre leurs missions avec honneur et fidélité.
Courage et abnégation
Tout au long du différend frontalier de Bakassi, les forces de défense camerounaises ont fait preuve de courage, d'abnégation et d'un sens des responsabilités que le chef de l'Etat, chef des armées, a particulièrement loué dans son discours de mercredi dernier à Bamenda. A ceux qui ont été blessés ou accidentés, Paul Biya a exprimé sa sympathie, tandis qu'il a salué avec émotion ceux qui se sont battus jusqu'au sacrifice suprême. En plus de la Croix de la valeur militaire qu'il a créée pour récompenser le mérite et le sens du sacrifice, le chef de l'Etat a fait ériger des monuments et stèles en hommage aux soldats morts, envers qui la Nation a un devoir de mémoire.
Modernisation et quête d'efficacité
Pour relever les nombreux défis qui les attendent, les forces camerounaises de défense doivent constamment s'adapter aux grandes évolutions technologiques et scientifiques. La réforme initiée en 2001 par le président Paul Biya est la réponse adéquate qui arrime l'armée à la modernité. Le chef des armées s'est engagé mercredi dernier à la poursuivre, avec comme axes majeurs le rajeunissement et la professionnalisation des effectifs, la modernisation des équipements et l'amélioration du cadre de vie des personnels militaires.
Carrières d'officiers
En supprimant le quatrième échelon du grade de capitaine et de lieutenant de vaisseau, le chef des armées permet un passage plus rapide du statut d'officier subalterne à la catégorie d'officier supérieur. La mesure a été fortement saluée par celles et ceux pour qui ce quatrième échelon était considéré comme un fin tamis.
Conditions de vie meilleures
L'amélioration des conditions de vie des personnels militaires est une préoccupation constante du président de la République. Il l'a prouvé une fois de plus ce mercredi à Bamenda, en annonçant un train de mesures en leur faveur : la mise en œuvre d'un programme d'urgence de construction de logements pour militaires en service, la finalisation des formalités pour l'accès à la propriété privée, la prescription d'une étude pour la création d'une mutuelle des armées, la valorisation de la prime d'alimentation.
Un secrétariat d'Etat aux anciens combattants
Les anciens combattants, militaires et victimes de guerre étaient jusque-là coiffés par une direction générale ayant pour tutelle le ministère de la Défense. La décision du chef de l'Etat de créer un secrétariat d'Etat consacre la volonté d'un meilleur suivi et d'une meilleure prise en compte des intérêts de celles et de ceux qui ont servi sous les drapeaux et qui se sont retirés soit du fait de l'âge, soit d'une maladie ou alors d'un accident invalidant.
Au total, c'est en père Noël que Paul Biya s'est rendu la semaine dernière à Bamenda, où il a boosté le moral des éléments de l'armée camerounaise. Ces hommes et femmes, faut-il le rappeler, ont librement choisi le métier des armes et ont l'impérieux devoir de défendre, si nécessaire au péril de leur vie, le Cameroun contre toutes formes d'agressions pouvant menacer la sécurité de leurs concitoyens, l'unité nationale et l'intégrité territoriale.
BADJANG ba NKEN
En rangs serrés autour du chef
C'est l'histoire d'une symbiose parachevée. A l'occasion de la célébration du cinquantenaire de nos forces de défense, l'armée camerounaise et son chef ont vécu un des ces moments suffisamment rares pour justifier un jalon sur le sentier de l'histoire commune.
Des gestes qui comptent
Dans son discours prononcé mercredi dernier sur Commercial Avenue, avant la parade militaire, le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures d'envergure. En tout cas, nos soldats ne devraient pas l'oublier de sitôt. D'abord l'hommage. Les stèles et monuments érigés dans les dix régions du pays devront rappeler aux générations présentes et futures la grandeur du sacrifice consenti par des enfants du pays pour la défense de la mère patrie. Paul Biya a voulu honorer l'Armée. Les autres mesures annoncées, portant sur l'amélioration des conditions de vie et de travail, voire la période post-service, contribueront sans doute aussi à renforcer la relation entre le chef des armées et ses troupes.
La parade, tout un symbole
Les forces de défense ont donc défilé, déployant leur savoir-faire. Mais surtout, marquant leur présence. Effective, rassurante. A plus d'une occasion, ces hommes et femmes en uniforme, martelant le bitume d'une foulée déterminée, ont arraché des applaudissements aux officiels présents à la tribune. Incontestablement, un grand moment des festivités de Bamenda. Du genre à graver le souvenir pour longtemps dans la mémoire collective. Et à souder encore davantage les loyaux serviteurs des institutions républicaines à celui qui les incarne.
Exercice interarmées de haut vol
L'articulation était au programme des festivités. Mais c'était comme une gâterie, la cerise sur un gâteau à cinquante bougies. Après tout, c'était du spectacle. Paul Biya a pu voir de quoi sont capables nos soldats dans différentes circonstances, notamment le lâcher de parachutistes et, surtout, l'intervention antiterroriste – ici dans le cadre d'une libération d'otages. Rappelons que l'exercice en question avait été répété plusieurs fois, sous l'œil du Mindef et du chef d'état-major des armées, qui y apportaient divers correctifs. Il fallait que le jour-J tout soit parfait. Il ne fallait pas qu'un couac vienne perturber la communion.
Ensemble dans les stands
Autre séquence notable de la célébration de Bamenda, la visite par le chef de l'Etat des différents stands des forces armées dressés sur l'aéroport de Bafut. Visiblement, le président Paul Biya a trouvé de l'intérêt à cet exercice. A chaque étape, il a posé des questions, reçu des explications, admiré les nombreux équipements militaires disposés çà et là. Quelques-uns de ses collaborateurs ont été aperçus tentant d'abréger certains échanges... Au sortir de là, l'hôte du jour a dû être encore plus édifié sur les capacités et les perspectives de nos forces de défense.
Un repas, pour communier
Pour boucler la boucle, l'armée camerounaise et son chef se sont retrouvés autour d'un repas de corps. Quoi de plus opportun, de plus idoine pour communier après le déploiement d'énergie provoqué par les activités précédentes ? Selon une source militaire autorisée, le repas de corps, qui occupe une bonne place dans les traditions de l'armée, vise justement à rapprocher ses membres. De quelque grade qu'ils soient. Il doit s'en dégager un élan de solidarité, un renforcement du sentiment d'union et de communauté. Lesquels permettent d'avoir des rangs encore plus serrés. Autour du chef.