Pourtant, à la lecture du rapport d’activités de la Direction interdépartementale des routes Iles de France, rien ne laissait présager un tel capharnaüm. Il est en effet précisé que la viabilité hivernale est parfaitement traitée grâce à « la réactivité des équipes d’interventions et l’efficacité de son dispositif de veille météo qui permettent de mener la mission avec un bilan positif ». En marge de ce commentaire, il est précisé que pour cela la DIRIF compte sur 335 agents mobilisés, 92 responsables d’intervention, 8 veilleurs météo, 57 circuits pré-curatifs traités par 66 saleuses…
Alors où étaient tous ces moyens le mercredi 8 décembre ?
Que s’est-il passé dans le « PC Zonal » de la DIRIF, ce « formidable outil au service des crises de circulation qui rassemble de multiples acteurs » et qui toujours selon la DIRIF « permet de coordonner efficacement l’action des pouvoirs publics lors des crises hivernales afin de maintenir les grands réseaux routiers franciliens en bon état de viabilité pour les usagers » ?
A la lecture de ces éléments, il est donc très difficile d’accepter un tel manque d’efficacité pour un épisode neigeux de 5 heures et un faible enneigement.
Si nous comprenons parfaitement la difficulté de la DIRIF compte tenu de la densité du trafic permanent qu’il peut y avoir sur le réseau placé sous sa responsabilité, il est certain que le caractère spécifique de la région parisienne nécessite des mesures ou des méthodes de traitement exceptionnelles et certainement différentes des autres régions.
Le maître mot doit être l’anticipation qui n’a absolument pas été prise en compte par les autorités compétentes dans la situation que nous venons de connaître, car à part les prévisions précises de météo France, a-t-on entendu les pouvoirs publics communiquer de façon préventive, la veille, pour informer et orienter le grand public ?
Aucune cellule de crise n’a été mise en place pour anticiper et éviter les comportements naturels des usagers qui ont naturellement causé le blocage que nous avons connu. La gestion ne s’est faite qu’à postériori c’est-à-dire au moment où plus rien n’est possible.
Alors à quoi servent tous ces brillants diplômés à la tête de tous ces services s’ils ne mettent pas leur intelligence au service d’une méthode qui doit permettre d’éviter un tel chao qui n’est vraiment pas glorieux pour l’image de notre pays et de notre capitale ??
Certes on ne doit pas tout attendre de l’Etat et les citoyens doivent aussi être responsables et agir en conséquence. Toutefois, le gouvernement se doit de demander à tous ceux dont c’est la mission d’agir efficacement pour former et accompagner au mieux les usagers de façon préventive et assurer une meilleure coordination à l’instant « T » de l’ensemble des moyens tant matériels (équipements) qu’humains (agents d’intervention et forces de l’ordre).