Ne cherchez pas mes mots emmitouflés de ouate
Ni leurs ronrons tranquilles au coin du feu
Endormis, un peu moites.
Leurs acides cinglants de fouets à fleur de peau,
Blessures recouvertes d'emplâtre de sel,
Morsure au-delà de la bouche,
Tout en dedans des chairs,
Ils rognent vos falaises,
Cavernent vos pieds de sapes invisibles,
Et meurent étouffé sous votre poids tombant.
Ne cherchez pas mes mots de mitre et de soleil
Cuirassés de dorures
Harnachés de panache,
Leurs chants empruntent aux volcans leurs tripes incandescentes,
Et crèvent vos croûtes sales et puantes de parfums à deux balles.
Ils explosent en colère de laves projetées.
Ne cherchez pas mes mots à pages déployées,
En bave de papier et grosses majuscules.
Et si leurs lettres, sur le sol, sous vos rires s'effritent,
Qu'importe.
J'ai les cordes vocales encore bien accrochées.