La quatrième république est en marche ! Avec la journée du 11 décembre déclarée comme journée chômée et payée, la promulgation de la Constitution de la quatrième République, samedi dernier, les malagasy entrent de plein pied dans une nouvelle ère. Les cérémonies se rattachant à cette promulgation dans différents sites de la capitale malagasy se sont passées sans couacs mais sous très haute surveillance.
Une innovation en tout cas dans tout le ramdam de ces cérémonies et festivités : la promulgation a été suivie d’une visite du Rova de Manjakamiadana par le couple présidentiel. Un acte pas si anodin car emprunt de beaucoup de significations pour les habitants de la ville d’Antananarivo. Cette visite du Rova fut le point de départ des festivités avec le couple Andry Rajoelina qui sont descendu vers le nouvel Hôtel de ville ensuite accompagné d’une pléiade de jeunes gens dans de jolis atours telle un carnaval. Un hommage à la ville des milles, un clin d’œil aux fastes d’antan, d’avant l’arrivée des colons français. Etant en plein troisième millénaire et pourtant pas si loin des joies d’une population tananarivienne des années dix neuf cent !
L’inauguration du nouvel Hôtel de ville d’Antananarivo se tient alors telle une clé assurant la transition d’une ère vers une autre, départageant les anciens du nouveau… un renouveau en somme qui servira, on le souhaite, les générations futures à panser les plaies de leurs ainés que le temps n’a pas pu cicatriser…Le grand show marquant l’installation officielle de la 4ème République qui a eut lieu dans grand stade de Mahamasina fut un moment fort mettant en exergue la concordance du passé et du futur. Mahamasina qui fut de tout temps le théâtre des grandes déclarations ayant changées la vie de la Grande Ile, que ce soit du temps de la royauté en passant par la colonisation et la période postcoloniale, sans oublier les périodes troubles qui ont secouées les différentes républiques précédentes. Finalement, cette quatrième république n’a pas coupé à la tradition, elle joue dans la continuité avec pourtant un sérieux lifting des pratiques et des cérémoniaux. La fougue de la jeunesse y est pour quelque chose, l’innovation est un moindre mal dans les pratiques futures. D’ailleurs, on a pu remarquer la relative jeunesse de ceux qui ont assisté de près ou de loin aux cérémonies et festivités, il ne faut jamais oublier que Madagascar a une population jeune qui ne demande qu’à s’épanouir…