M. François Loncle attire l'attention de M. le Premier ministre sur le fait que le Président de la République aime se déplacer régulièrement à l'étranger, soit pour entreprendre une visite officielle soit pour participer à des réunions internationales. Ces voyages lui sont certainement très profitables et instructifs, car ils ouvrent de nouveaux horizons, permettent d'appréhender d'autres réalités, d'approfondir ses connaissances géographiques, historiques et culturelles.
Néanmoins, l'attitude du chef de l'État doit être exempte de tout reproche, car il fait figure, aux yeux des populations étrangères, de premier ambassadeur de la France. C'est souvent à travers sa personne qu'est jugé notre pays. C'est pourquoi il lui demande de veiller au comportement du Président de la République à l'étranger, afin que celui-ci n'oublie pas la dignité qui sied à sa fonction. Il insiste notamment sur le respect par le Président de la République d'un principe de décence auquel ses cinq prédécesseurs n'ont jamais dérogé, à savoir : ne jamais aborder à l'extérieur des questions de politique intérieure.
Or le Président de la République ne cesse, au cours de conférences de presse ou de déclarations publiques, de multiplier les références à des affaires domestiques, voire évoquer des scandales internes qui ne concernent nullement les Portugais, les Coréens ou les Américains lorsqu'il se trouve dans leur pays. Il souhaite également qu'il rappelle au Président de la République qu'il doit manifester la plus élémentaire courtoisie à l'égard de ses hôtes étrangers, en évitant d'arriver en retard aux réunions internationales, en ne partant pas prématurément, en respectant les traditions culinaires des pays visités, en ne paraissant pas s'ennuyer lors des cérémonies officielles, en n'ayant pas des altercations ou des gestes inappropriés à l'égard de ses homologues auprès desquels il risque de passer pour « impulsif », « susceptible » ou « autoritaire ». Il en va de la réputation de la France.