En marge de la réunion des ministres européens de la Pêche, ce matin, quarante militants de Greenpeace ont amené un faux bateau de pêche industrielle de 25 mètres de long et 11,5 mètres de haut devant le Conseil européen pour demander à l’Europe d’arrêter la surpêche. En fin de matinée, les militants vont symboliquement démanteler le bateau.
Les océans européens meurent de trop de pêche
Aujourd’hui, la flotte européenne est capable de pêcher 2,5 fois en volume ce que nos mers sont en mesure de nous donner.
Résultat, 90% des stocks pêchés en Europe sont surexploités. Dans le cas des espèces profondes, 100% des stocks sont au-delà des limites de sécurité biologique, mais les pêches se poursuivent.
Un pays comme la France a reçu des millions en subventions européennes pour ses flottes industrielles, pour des bateaux toujours plus grands et aux pratiques toujours plus destructrices. Certains peuvent en un seul trait de chalut détruire un écosystème entier.
L’ Europe incapable de protéger les ressources
Pour gérer la pêche, l’Union européenne doit se conformer aux avis scientifiques…. Mais elle en est malheureusement incapable, tant elle est à l’écoute des lobbies de la pêche industrielle. Les ministres marchandent et revoient à la hausse les quotas de pêche proposés par les scientifiques : en 2010, par exemple, l’Union européenne avait adopté des quotas supérieurs de 34% aux avis scientifiques !
Au lieu de mettre fin à la surpêche et de démanteler les bateaux qui pillent les mers, les ministres européens vont toujours plus loin dans le pillage des ressources.
Une réforme cruciale de la politique européenne des pêches
En arrière-plan des discussions sur ces quotas, un processus de réforme de la Politique commune des pêches (PCP) doit aboutir début 2013 et devra intégrer :
Des objectifs de réduction de la surcapacité de pêche. Cela doit se traduire par des sorties de flotte des bateaux industriels, et non par leur « exportation » vers d’autres océans ou par leur re-pavillonage dans d’autres pays, comme c’est encore trop souvent le cas.
L’obligation de respecter les avis scientifiques pour la fixation des quotas.
Des règles permettant d’instaurer des réserves marines, afin de contribuer à la gestion durable des pêcheries.
Les flottes européennes sont devenues de plus en plus destructrices, alors que le nombre d’emplois qu’elles supportent n’a fait que diminuer. Une réforme de la Politique commune des pêches n’a de sens que si les responsables s’entendent pour pêcher moins et soutenir les pêcheurs qui ont des pratiques réellement durables !