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Un fauteuil pour deux : Le film qui fait fureur en Cote d'Ivoire

Publié le 12 décembre 2010 par Pierrehk

Malheureusement, il ne s'agit pas du film de John Landis interprété par Dan Aykroid et Eddie Murphy, mais en l'occurence, ce sont Laurent Gbabgo , président sortant, et  Alassane Ouattara, ancien Premier Ministre du président Félix Houphouët-Boigny, qui en sont les vedettes.

Dans ce pays africain, qui ne fait pas exception à la règle, avec ses divisions ethniques et religieuses, on assiste une fois de plus (de trop) à une pantalonnade de démocratie. Mais nous sommes bien mal placés, nous français, pour venir donner des leçons de moralité. Car quand on regarde l'excellent documentaire projeté la semaine dernière sur France 2 sur la "Françafrique" et que l'on découvre toutes les magouilles auxquelles s'est prétée la France pour défendre ses interets depuis la décolonisation du continent noir, on ne peut que rester coi devant ce spectacle affligeant.

NB: Si les premières minutes de ce documentaire vous ont interessé, je ne peux que vous recommander de regarder la deuxième partie qui sera diffusée sur France 2 jeudi prochain à 22:50

Pour revenir à la situation ivoirienne, de quoi s'agit-il exactement?

Laurent Gbagbo, Bété catholique né dans l'ouest du pays et fils d'un sergent de police, a été

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syndicaliste et fut pendant longtemps l'un des principaux opposants à Félix Ouphouet-Boigny, étant même arrété en février 1992 par le premier ministre de l'époque, un certain Alassane Ouattara... Après le court règne du Président Bédié entre 1995 et 1999, Gbagbo est élu face au général Guei qui a renversé le Président Bédié le 24 décembre 1999; non sans contestation d'ailleurs , puisqu'il faut près de 3 semaines au militaire pour reconnaître sa défaite (Qui a dit que l'histoire bégaie...)

Face à une contestation permanente, il manoeuvre pour tenter de se maintenir au pouvoir, repoussant d'année en année le scrutin présidentiel prévu théoriquement fin 2005; scrutin qui a finalement lieu en novembre 2010, opposant Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié; ce dernier arrivé troisième doit se retirer, mais, bien que chrétien, l'ancien "Houphouettiste" donne consigne à ses électeurs de voter pour le musulman Ouattara.

Le 2 décembre, a lieu le second tour du scrutin présidentiel, et à la grande surprise de Laurent Gbagbo, les consignes de vote de l'ancien président Bédié sont suivies à 80% par ses électeurs chrétiens, donnant ainsi la victoire à Alassane Ouattara par 54.1% des voix contre 46.1% au président sortant. Contestant alors la validité des résultats, pourtant supervisés par une Commission Electorale Indépendante, Laurent Gbagbo fait invalider les résultats du scrutin par le Conseil Constitutionnel , qu'il a nommé, et se proclame vainqueur des élections. Il s'investit le 4 décembre devant seulement 2 chefs d'Eat étrangers alors qu'Alassane Ouattara prête lui aussi serment, reconduisant le Premier Ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, qui a entre temps remis sa démission à l'ancien président. Il est aussitôt reconnu par la plupart des leaders étrangers dont Barak Obama et Nicolas Sarkozy, mais aussi l'essentiel des chefs d'Etat Africains.

photo ouattara.jpg
Face à cette situation ubuesque, Laurent Gbagbo voit ses soutiens étrangers fondre comme neige au soleil, même si le Parti Socialiste Français a dans un premier temps hésité à le lacher. Jouant de la fibre nationaliste, Gbagbo dénonce alors Ouattara comme le candidat de l'étranger, et tant bien que mal, tente de maintenair son pouvoir; tandis que Ouattara s'est réfugié dans un grand hotel d'où il dirige son "cabinet", pour l'instant sans pouvoir, et où il tente de se prémunir d'une attaque militaire puisque l'armée, ou en tous cas ses chefs, est restée fidèle à Gbagbo.

Bien évidemment, la situation, cocasse si elle ne recélait pas en son sein les germes d'une possible tragédie, ne peut perdurer, mais bien malin qui peut dire aujourd'hui qui va l'emporter, même si pour ma part, je miserai plutôt sur Ouattara.

Quand on connait la corruption endémique qui ravage l'Afrique, on peut aussi penser que tout cela se réglera à coup de subsides ou de prébendes, de façon discrète, en permettant au "vaincu" de s'en sortir, si ce n'est la tête haute, à tout le moins les poches pleines.


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