Jean Dujardin : On avait eu une belle rencontre avec Nicole avec le film «Selon Charlie» et nous ne nous étions pas dit au revoir. On me connaît enjoué et je me fais cette idée-là du cinéma comme un spectacle. Cependant c’était le moment. J’ai choisi le rôle pour l’histoire même si l’Algérie ne rentrait pas dans mon passé personnellement, je voulais que Nicole me la raconte car ses dialogues économisent les mots et phrases. Nous sommes allés à Oran, là ou elle habitait et j’ai pu être chargé de son vécu. D’habitude, je retiens les émotions ou je les exprime de manière plus austère.
Nicole Garcia : Le film révèle totalement Jean, il possède quelque chose de Michel Picoli. J’ai d’abord imaginé le personnage de Marc puis pensé à Jean. Je l’avais vu dans des films drôles puis dramatique dans «Contre-enquête». Je pressentais qu’il connaissait la mélancolie et les doutes du rôle. Et puis surtout il existe chez lui quelque chose de méditerranéen dans le caractère, une notion d’ombre et de lumière.
Comment est venue l’idée du «Balcon sur la mer» ?
Nicole Garcia : On ne sait jamais comment démarre un film ! On me parle souvent d’Hitchcock mais je n’ai pas vraiment été influencé par lui. J’ai construit un polar avec une histoire romanesque pour fond. En enquêtant sur une femme mystérieuse, Marc, paisible père de famille va trouver ses propres origines en Algérie.
Le thème de la mémoire est d’ailleurs très présent...
Oui, outre le côté autobiographique de ses blessures de l’enfance, j’ai opté pour l’Algérie en raison d’une multitude d’histoires sur la guerre qui ont été enfouies. Pour ceux qui ont connu un épisode traumatisant, c’est une sorte d’hommage.
Jean Dujardin : C’est d’ailleurs très français d’être amnésique sur l’Histoire.• Propos recueillis par CC
Sortie mercredi dans les salles