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Va, va, vierge pour la deuxième fois : Cas suicidaires

Publié le 12 décembre 2010 par Diana
Va, va, vierge pour la deuxième fois : Cas suicidairesVa, va, vierge pour la deuxième fois / Yuke yuke nidome no shojo (1969) de Koji Wakamatsu. Sur le toit d’un immeuble, une jeune femme se fait violer par un groupe de jeunes hommes sous les yeux d’un autre qui a décidé d’en terminer avec la vie. Ce dernier va alors tisser des liens particuliers avec la « vierge pour la deuxième fois ».
Va, va, vierge pour la deuxième fois : Cas suicidairesDrame en noir et blanc ponctué par des scènes en couleur, Va, va, vierge pour la deuxième fois dépeint le mal être de deux individus qui n’attendent qu’une chose : la mort. En un peu plus d’une heure, Koji Wakamatsu développe un récit nous communiquant le profond mal être d’un homme et d’une femme qui ne se sentent pas en adéquation avec leur société. Une société « dégénérée » qui semble s’acharner sur leur personne. L’une est violée à plusieurs reprises (et l’a déjà été par le passé), l’autre est constamment humilié. Là, où les choses nous paraissent comme sans issue c’est cette lente agonie qui contamine ces personnages. Une agonie qui assombrie leur situation à mesure que l’on prend conscience que le Japon qui les entoure n’a rien pour sauver leurs âmes en peine. Le cinéaste japonais (classé « engagé » ou bien encore « contreversé » ici et là) représente à l’écran un visage du Japon peu complaisant. Il y a peu d’espoir voire pas du tout dans cette histoire sans lendemain où la seule délivrance du carcan qui entoure nos personnages se fait par la mort (celle qu’on inflige et celle qu’on se donne). L’autodestruction pour seul leitmotiv semble être la panache de ces « marginaux » qui souffrent et qui ne voient pas de meilleur lendemain à leur condition propre. Des lendemains qui pourraient panser leurs plaies ouvertes, terriblement enfouis en eux.
Va, va, vierge pour la deuxième fois est une œuvre dure qui garde sa puissance évocatrice et ce avec les années écoulées. Il y a un profond désespoir qui en émane ainsi qu’une rage singulière. L’économie de moyen dont fait preuve Koji Wakamatsu pour parler de ces « marginaux » ne l’empêche pas de mettre en scène cette œuvre avec force et conviction. Voilà de ces films qui vous fait la réputation d’un cinéaste et qui surtout dénote de son talent.
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