Faut-il craindre l'utilisation de la biométrie dans les établissements scolaires ?

Cette question nous interroge, nous fait réagir et en tous les cas ne nous laisse pas indifférent. Les machines d'identification biométrique installés dans les établissements scolaires inquiètent et restent perçus négativement. Deux ans après la polémique déclenchée au collège
Maurice-Ravel (Paris 20e) par l'installation d'une machine biométrique à l'entrée de la cantine, le quotidien Matin Plus nous apprend aujourd'hui que ces machines font un retour discret dans certains collèges et lycées. Une trentaine d'établissements d'Ile-de-France en sont aujourd'hui équipés.

La Ville de Paris comme le Conseil Régional d'Ile-de-France refusent pour le moment de financer ces outils de contrôle. Les établissements récemment dotés semblent aujourd'hui trouver de nombreux avantages à l'utilisation de ces machines. Au collège Modigliani (15e), les listes manuelles impliquaient «lenteur et erreurs", explique la principale, Franceline Parizot. "Certains élèves étaient indiqués absents alors qu'ils étaient là, tandis que d'autres, non inscrits, venaient tout de même déjeuner". L'équipement retenu repose soit sur l'utilisation d'un badge, soit sur la biométrie : l'élève pose sa main à l'intérieur de la machine, dont les capteurs reconnaissent le contour (et non les empreintes digitales).
J'avoue être plus que partagé sur l'utilisation de ces outils. Tout système de contrôle informatisé ou de surveillance est, d'une manière ou d'une autre, une atteinte à nos libertés individuelles. il y a un problème éthique qui est posé. Certes, La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a défini un cadre rigoureux d'utilisation de la biométrie et a mis au point une procédure d'autorisation. Les systèmes doivent identifier uniquement le contour de la main (pas les empreintes digitales) et les établissements s'engagent à effacer les données tous les ans (pour éviter les dangers du traçage). Mais au-delà de la technique, l'utilisation de la biométrie n'est-elle pas un instrument supplémentaire de la déshumanisation de l'accueil des élèves ?