Je marchais dans un rêve
Avec lui, la taille sous nos mains
Je marchais sur la grève
Hier n'existait pas, ni demain
Le vent froid et cruel nous mordait
Griffait nos bras découverts
Une étrange chaleur nous brûlait
Nous ne sentions pas l'hiver
La nuit nous enveloppait
De ses bras sombres et protecteurs
Nous marchions illuminés
Comme éblouis de l'intérieur
Tous les deux hésitants, enlacés,
Nous n'osions lever les yeux
Moment fragile, évaporé
Instant si doux et si heureux !
Nous étions muets, interdits.
Le silence qui régnait
Résonnait de trop de mots non dits
Mais que chacun entendait
Ce souvenir si fin et si doux
Je n'ose encore y croire
Son souffle tant aimé sur ma joue
Dans une nuit si noire
Cet instant juste effleuré
C'est un léger papillon de nuit
Je l'ai peut-être rêvé
Mais il volette dans mon esprit