Avec les Quatrièmes, nous étudions Dom Juan de Molière. Un des buts affichés est de savoir reconnaître la manipulation et d’y échapper. Dans la célèbre fable de La Fontaine, si le Corbeau s’était posé les bonnes questions et s’il avait su où regarder, il se serait envolé, laissant ainsi le perfide renard pour ses frais.
Les questions du Corbeau qui n’en est déjà plus un
Qui est ce Renard ? Ai-je quelque chose qui l’intéresse – un fromage ? Que pense-t-il réellement de moi ? Qu’a-t-il réellement à me proposer ? Quelles sont ses intentions ?
Ces questions sont brûlantes pour le billet doux.
Que pense ce garçon / cette fille réellement de moi ? Comment voit-il/ elle les femmes /les hommes ? Comment voit-il / elle l’amour ? Qu’a-t-il / elle à m’offrir ?
Ce que regarde le Corbeau qui n’en est déjà plus un
Y aurait-il des indices dans le discours de Don Juan, des traces de sa pensée réelle, celle qui est bien cachée sous le vernis de la galanterie et des flatteries ? Avec les Quatrièmes, nous avons travaillé sur les champs lexicaux. Voici donc un outil (parmi d’autres – il n’y a pas que les champs lexicaux !) précieux pour déceler les intentions réelles de notre interlocuteur.
Pour devenir un mentaliste, il faut s’entraîner…
Si le mentaliste de la célèbre série policière américaine n’existe pas – au sens où on ne peut pénétrer la pensée d’autrui- on peut néanmoins s’entraîner à deviner les intentions d’autrui en scrutant les champs lexicaux employés par celui qui parle.
Nous avons donc fait un petit jeu de rôles. Les élèves ont rédigé un petit billet doux dans un premier temps. Chacun avait ses propres consignes. Certains mots doux devaient être sincères, d’autres non. Les auteurs employaient donc des champs lexicaux valorisants mais certains utilisaient, comme dit Théophile (4°3), parmi les flatteries, des « mots de travers », un champ lexical qui dérange, une trace des intentions réelles et mauvaise d’un renard.
J’ai envoyé au tableau deux élèves : un auteur et son ou sa destinataire. Celui ou celle qui écoutait devait dire si l’auteur était sincère ou s’il s’agissait d’un renard. Il fallait ensuite, bien sûr, justifier son point de vue en citant les champs lexicaux employés.Tous ont deviné les intentions réelles de l’auteur du billet. Le pourrez-vous aussi ?
Des jeux pour s’entraîner
Voici des jeux faits à partir de billets écrits par mes élèves. Êtes-vous un Corbeau, un pigeon ou un mentaliste ?
Le billet de Thomas, 4°7
Ma belle,
Je t’admire depuis longtemps. Je ne perdrai pas cette partie d’amour. Tu as du charme. Tu es mon objet éclatant. Ma poupée, tu es ravissante et magnifique. Je parierai mon cœur que je gagnerai à notre jeu. Tu embellis chaque jour. Dans mes pensées, je vois toujours ton visage éclatant.
D’après Thomas 4°7
Faites le quiz en cliquant ici
Retrouvez les champs lexicaux en cliquant ici
D’autres jeux suivront avec d’autres billets, à suivre…