Extraits d'une interview de Kevin Teeroovengadum, financier
L’économie africaine se réveille. Quelles sont les opportunités qui se présentent pour les entreprises mauriciennes sur le continent ?
Les ouvertures existent dans pratiquement tous les secteurs d’activité. Compte tenu de l’expérience de Maurice dans certaines industries, j’estime que les opérateurs mauriciens peuvent trouver des créneaux intéressants dans l’agro-industrie, les services financiers, l’hôtellerie et le tourisme, l’aquaculture et l’ingénierie légère. [...] Le continent a tout ce qu’on n’a pas : de vastes superficies de terre, des ressources naturelles, des matières premières et des marchés en pleine expansion. Maurice est partie prenante de la SADC et du Comesa. Cela nous donne la possibilité d’accéder à des marchés dans des conditions préférentielles, d’importer de ces pays en des termes favorables et d’étendre nos barrières économiques au-delà de nos limites géographiques. [...] Il existe beaucoup d’opportunités dans des pays tels la Zambie, la Tanzanie, le Mozambique, et d’autres Etats en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest.
Que faut-il faire pour que Maurice puisse explorer le business sur le continent ?
Il faut une action concertée entre le secteur public et le secteur privé. Je pense, par exemple, à la création d’un fonds auquel participeront la Development Bank of Mauritius, la State Investment Corporation, la SICOM et certains groupes privés. Ce fonds servira à soutenir les entreprises mauriciennes qui veulent se lancer en Afrique.
[...] Les grands groupes mauriciens devront avoir une stratégie africaine. Il faut qu’ils aient des personnels qui sont dédiés à la recherche et à la conclusion des opportunités en Afrique. Cela ne peut se faire en restant à Maurice et attendre que les opportunités arrivent.
[...] D’autre part, il faut donner une nouvelle orientation aux actions de promotion sur le continent. Les initiatives d’Enterprise Mauritius sont certes importantes, mais elles ne suffisent pas. Il faut que les entreprises prennent le temps à comprendre les marchés et la culture des affaires en Afrique. Pour cela, il faut aller sur place et développer de bons réseaux.
Les entreprises mauriciennes craignent beaucoup les risques de faire des affaires sur le continent…
Les risques existent dans tous les pays. Il faut savoir les évaluer et les gérer. [...] La stabilité politique est un facteur essentiel pour développer les affaires. La Zambie, par exemple, est un pays politiquement stable et a été une démocratie depuis qu’elle est indépendante. Elle offre un bon climat pour l’investissement. Il y a, d’autre part, des plans d’assurance pour se protéger contre des risques politiques. Il est aussi possible de faire appel à des institutions de développement internationales pour qu’elles puissent partager les risques.
L'Express - Maurice, 7 janvier 2008
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