♥ ♥
L’auteur :
Amit CHAUDHURI est un écrivain indien. Il a obtenu le Commonwealth Writers Prize en 1992 pour Une étrange et sublime adresse qui est son premier roman.
L’histoire :
Un jeune garçon de Bombay vient à passer ses vacances en famille à Calcutta. Il y fait chaud, bien sûr, sa mère et sa tante passent de longues journées allongées sur le grand lit. Sandeep et ses cousins chahutent sur le petit, un lézard lorgne un moustique égaré, le temps semble arrêté.
Ce que j’ai aimé :
- Ce récit a beaucoup de charme, il nous peint des scènes vivantes d’une vie somme toute banale, sans soucis, vie qui s’étire langoureusement comme un chat au soleil.
« L’écho des fenêtres fermées par Sarasvati dans l’autre pièce, celui des pas de sa tante qui monte l’escalier, deux tasses de thé à la main, et la conversation de deux adultes qui parlent, se taisent, parlent, se taisent, comme le flux et le reflux d’une marée. » (p. 131)
- C’est un récit qui chante les louanges du bonheur au quotidien et s’intéresse davantage au moment, à l’instant plus qu’à la globalité d’une histoire.
« Seul importait pour les dieux et les mortels l’accomplissement de ce moment riche et sans fin dans la petite chambre, ce moment de communion secrète, presque clandestine, où celui qui priait et celui qui recevait la prière échappaient à l’ingrate responsabilité du monde. Restaient les oranges, les batashas blanches, les concombres. » (p. 51)
Ce que j’ai moins aimé :
- Bizarrement, alors que je suis une adepte des récits qui chantent le quotidien, je n’ai pas été totalement emportée par celui-ci. Peut-être lui manque-t-il justement une histoire dans laquelle sertir les petits bonheurs… Je pense que c’est un roman que je relirai, pour voir si mon manque d’enthousiasme était dû au texte lui-même ou à d’autres facteurs…
- Je n’ai pas bien compris pourquoi neuf autres récits avaient été ajoutés en fin de recueil. Le premier fragment centré autour du jeune Sandeep se suffisait à lui-même.
Premières phrases :
« Il aperçut la ruelle. De petites maisons sans beauté, sans intérêt, plantées face à face. La maison de Chhotomama avait un pomélo dans sa cour minuscule et des plantes grimpantes aux fenêtres. Un gamin se cramponnait au portail rouillé, un autre le faisait osciller d’avant en arrière. Ensemble, ils traçaient dans l’espace un petit arc de cercle. »
Vous aimerez aussi :
La colère des aubergines de Bulbul SHARMA
Je remercie les Editions Picquier.
Une étrange et sublime adresse et neuf histoires, Amit CHAUDHURI, traduit de l’anglais (Inde) par Simone MANCEAU, Picquier poche, août 2010, 263 p., 7 euros