Excellente initiative que d'avoir érigé le théâtre éphémère du Magic Mirrors sur la place
Ste -Catherine au coeur des Plaisirs d'Hiver, durant la période des fêtes de fin d'année.
Du 29 novembre au 4 janvier pour un prix plutôt démocratique, allant de 5 à 15 euros, vous pouvez, au cours de vos promenades dans le centre de la capitale, aller applaudir divers artistes allant
du spectacle burlesque à la chanson française tout en passant par le rock /folk alternatif ou la musique cubaine.
Vous y croiserez des artistes de talent comme c'est le cas ce soir de l'inclassable et génial
Black Light Orchestra.
Ma rencontre avec Daniel Barbenel, dit Mister
Diagonal, date de l'été dernier, où au hasard d'une de ses prestations solo au Chaff dans le cadre des soirées cerises,
j'ai eu véritablement un coup de coeur pour l'univers musical décalé, étrange et singulier de son auteur.
Je ne pouvais donc en aucun cas manquer le concert de ce soir afin applaudir le band au grand complet.
Le Magic Mirrors subtilement décoré de lampions et dans lequel sont dressées des tables de bois agrémentées de petites bougies est somme toute le cadre idéal pour servir d'écrin à la poésie de
Daniel.
Le show est prévu à 21h mais il nous faudra attendre 21h30 avant que le groupe ne pointe enfin le bout de son nez. Mais l'attente en valait le coup...
"My life is a broken bicycle" chante Dan seul au piano sur un air de cabaret.
Le band le rejoint pour le génial " A holiday on ice" dont le refrain s'incruste dans votre esprit pour ne plus jamais en sortir.
" Good evening ! Welcome to the Black Light Orchestra's winter fantasy !" et Mr Diagonal troque son piano contre une guitare basse.
Sur scène le Black Light Orchestra c'est une bande de musicos géniaux au service de morceaux déstructurés, atypiques et déjantés.
Une rigueur musicale de chaque instant au service de l'absurde , du burlesque , de la poésie et du glam rock !
Au cours du concert deux nanas viennent de temps à autre danser lascivement devant la scène. Sympa.
"My name is Zero, I'm a super hero ! ", Dan, à la guitare, chausse ses lunettes noires et derrière lui le band groove à mort. Le coté burlesque du BLO n'a
jamais été aussi évident. A chaque instant on est subjugué par cette musique bien en place et par cet humour omniprésent, tendre et cynique.
"School Prizes", petit souvenir d'enfance, nous enchante une fois de plus avant que le groupe n'attaque " Little Red Pony" et Mr Diagonal de déclarer : " C'est
le moment de shake your booty !" et le morceau s'enrichit d'un rythme zouk hilarant et super dansant.
Le public (malheureusement trop peu nombreux) est ravi et compense par un bel enthousiasme.
Dan présente alors ses acolytes : Brain aux keys, Viking à la flûte, Yannick
Dupont au drums, et Jan à la clarinette.
Ovation.
"Maintenant une petite chanson sur le dossier nucléaire en Iran.."et c'est "Iranian Uranium" dont la mélodie légère contraste avec le sujet grave même
s'il est teinté d'humour.
"This is the birthday song" et nous assistons à une distribution de petites trompettes en carton genre kazoo à tous les musiciens. Le délire est total sur
scène comme dans la salle.
Bon anniversaire Mr Diagonal !
Le Magic Mirrors demande un rappel.
"Voici maintenant une chanson ethno-archéologique. On sait aujourd'hui que les dinosaures n'étaient pas gris, ils étaient multicolores, certains en carreaux
écossais !
" Tartan Dinosaurs" et son rythme de valse sera parmi les derniers titres joués ce soir.
Les absents une fois de plus ont eu tort.
Quant est ce que le public comprendra enfin que la valeur d'un artiste ne se détermine pas aux nombres de disques vendus ni à sa pseudo renommée médiatique
?
Deux jours plus tard, Erno pianiste talentueux du Thierry Crommen Quartet me dira tout le bien qu'il pense du Black Light Orchestra qu'il considère comme un des groupes contemporains
les plus créatifs en activité en Belgique .
Alors la prochaine fois, faites moi plaisir, ne passez pas à côté d'un concert du Black Light Orchestra sans
pousser la porte...
Le talent à 8 euros l'entrée c'est vraiment pas cher !