Marilyn, Bert Stern, The last sitting, BB

Publié le 12 décembre 2010 par Petistspavs

Li'mage est une photographie de Bert Stern du célèbre ensemble The last sitting (La dernière séance), soit les derniers shots de Marilyn Monroe.

1962. Bert Stern est un photographe de mode et de publicité. Il vient de réaliser une série d'images d'Elisabeth Taylor, en Europe. Il a le culot de proposer à Vogue, qui accepte immédiatement, une séance avec Marilyn Monroe, 36 ans, qui n'a pas la beauté classique de Taylor, et n'est, pour le photographe, rien d'autre qu'un fantasme. Elle accepte. Et elle accepte pour la première fois (depuis ces photos pour des calendrier coquins de ses débuts) de poser nue. Il y aura deux séances, dans une suite de l'Hotel Bel Air à Los Angeles, accompagnées d'une grande quantité de champagne (du Dom Perignon, 1953, à la demande de l'attaché de presse de Marilyn). Et 2571 photos à l'arrivée, dont une partie uniquement a été rendue publique, à l'occasion de plusieurs expositions et pour un livre, publié en France par Gallimard, qui reste, de feuilletage en effeuillage, une parfaite expérience de la beauté définitive.

Quand Vogue publie les 8 pages de photographies, produit luxueux mais très partiel de l'aventure, six semaines après la dernière séance, Marilyn est partie depuis vingt quatre heures parmi les anges. Dans ses notes et commentaires, Bert Stern prétend qu'il n'a pas touché Marilyn, qu'elle lui a simplement dit Non lorsqu'il a essayé de l'embrasser, un peu saoule, un peu trop, un peu trop femme peut-être.

Pourquoi avoir choisi cette photo ? Trois raisons en fait. Le regard de l'actrice, en premier lieu. C'est un regard d'attente, plein d'incertitudes. Ensuite, on y distingue assez bien la cicatrice que Marilyn ne souhaitait pas exhiber, mais qui fait foi de l'extraordinaire vérité de l'ensemble (elle a accepté d'être photographiée sans maquillage, sa beauté est simple et vraie). Enfin, la croix tracée au marqueur (certains préfèrent penser qu’elle  a utilisé son baton de rouge à lèvres) par Marilyn qui ne voulait pas voir cette image dans Vogue.

J'ai relu entièrement La dernière séance, m'arrêtant sur chaque image et sur chacun des commentaires de Bert Stern. C'était ce matin dans ma baignoire et c'était un voyage loin d'ici. Très loin d'ici.

Pour accompagner Marilyn (une chanson d'elle, qui chantait si bien, eut été un peu facile), j'ai cherché un mythe moderne sensible et sexy et, comme il assure la bande-son de ma vie depuis quelque temps, parce qu'il a été doté, lors de la création du monde et des chanteurs pop, compositeurs, auteurs, arrangeurs, d'un talent insolent, j'ai demandé à Benjamin Biolay de me prêter un titre. "Ouais, lequel ?" m'a-t-il répondu par mail. Bonne question. En fait, Benjamin Bio (BB pour les intimes) n'a jamais réussi à signer une daube, voire, nous promène dans son oeuvre à une hauteur qui file le vertige mais ne donne pas envie de redescendre.

J'ai d'ailleurs pris un immense plaisir mélancolique en ce samedi un peu gris à (ré)écouter une vingtaine de titres, in extenso ou in quarto pour faire mon choix et je vous propose, avec l'accord de Marilyn, Même si tu pars, de l'album A l'origine.

Plein de photos du Last Sitting ICI (même si ce n'est pas dans ce site que je me suis servi).