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J’émigre en quelque île Marquise,
En quête d’un absolu bonheur
Que nul pays ne sait offrir.
*
Ici mes pas se heurtent aux récifs acérés et cupides.
Là-bas, mes rêves se poursuivent sur les pas du grand Jacques,
Dans un geste d’amitié simple.
*
Blotti au coin du feu,
Mes yeux voguent à la rencontre d’autres cieux.
Mes rêves suivent un cours impétueux,
Vibrant d’une vie indécelable.
*
Lorsque je soupire sous les nuées,
Ton souffle vient à ma rencontre.
Nous roulons en quelques vagues précieuses,
Remontons sur la grève tels naufragés.
Notre ivresse se passe de tout commentaire.
Peau émue d’un doux zéphyr,
Cœurs battants dans l’oubli du monde,
Nous traçons à vingt doigts des chemins d’avenir.
*
Sais-tu tout ce que porte le chant ?
Sais-tu sa vrille et son tonnerre aux creux des âmes en recherche ?
.
Nous sommes debout, pourtant, à la proue de nos soucis.
Nous faisons face aux tempêtes du destin,
Tenons bon la barre pour ne point sombrer.
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Achab en sa folie nous entrainerait au naufrage.
Notre devoir est de l’isoler en sa cabine,
Et de tenir bon le cap,
Vers la bonne espérance.
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Manosque, 14 novembre 2010
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