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Quand la BCE achète des Etats

Publié le 10 décembre 2010 par Edgar @edgarpoe

Un bon article du Temps (Suisse) sur la crise financière.

 Lundi passé, des chiffres publiés par la Banque centrale européenne ont démontré comment elle tient les Etats de la zone euro à bout de bras. Entre le 25 novembre et le 1er décembre, la BCE a acheté pour 1,965 milliard d’euros d’obligations publiques [...] Goldman Sachs a calculé que 17% de la dette cumulée de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal se trouvent désormais dans les coffres de la BCE. Au rythme actuel, cette part pourrait monter à 50% sans tarder.

La BCE tient donc à la gorge la Grèce, l'Irlande et le Portugal.

Très concrètement, quand, il y a quelques jours, le plan d'austérité irlandais a été dévoilé publiquement, l'annonce a été faite par un officiel de la BCE, accompagné de deux personnes du FMI et d'un représentant de la Commission, depuis les bâtiments du gouvernement irlandais. Avant même que le premier ministre irlandais n'ait pu l'annoncer à ses citoyens  (Ambrose Evans-Pritchard, du Daily Telegraph, décrit son écoeurement devant ce mépris symbolique de la démocratie).

Voilà donc trois pays asservis. Et une deuxième génération d'européens bientôt sacrifiés sur l'autel de la construction européenne. Ce n'est pas moi qui m'exprime ainsi, ce sont les suisses du Temps (qui ne sont pas soumis à la propagande européenne) :

Dans les années 1980 puis 1990, l’Europe a fait le choix de la stabilité des prix au détriment de l’emploi pour converger vers la monnaie unique. En pariant qu’à terme les bienfaits de l’euro résoudraient son chômage de masse. Près de 10 ans après le lancement de l’euro, on compte toujours les chômeurs par millions. Le défaut de paiement permettrait d’éviter de sacrifier une deuxième génération.

 Vous imaginez un fonctionnaire de la BCE, un membre de la Commission et deux représentants du FMI sortant de Matignon pour annoncer un plan de mesures drastiques depuis le perron de Matignon, avant même que Fillon n'en ait dit un mot ? Pour le moment Sarko a encore le droit de faire croire qu'il réforme les retraites de son plein gré, sans annoncer qu'il s'agit d'un engagement européen. Mais l'ambiguité cessera bientôt. Il serait bon de sortir de l'euro avant une telle humiliation.

*

Pour finir. L'Irlande se trouve dans cette situation parce qu'elle emprunte à 8%. La Suisse, qui ne s'est jamais estimée trop petite pour pouvoir survivre hors de l'Union européenne, emprunte à 1,75%...


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