Les Hots du Père Noël chinois

Publié le 12 décembre 2010 par Ruminances

Posté par lediazec le 12 décembre 2010

Les autorités chinoises sont furibardes depuis que l'Académie d'Oslo a décerné le Nobel de la paix en octobre dernier au dissident Liu Xiaobo, une sorte d'épouvantail embastillé pour refus de porter l'écharpe rouge autour du cou. A moins que, déçu par le virage idéologique, il n'accepte pas la dérive révisionniste du PCC. Allez savoir…

Le chinois est asservi, guerrier, penseur et insoumis. Mourir ne lui fait pas peur. Quand faut y aller, faut y aller et il y va avec courage et détermination. Son histoire, bien plus ancienne et plus riche que la nôtre, le démontre, à chaque page tournée. Puissant ou asservi, l'âme est la même pour tous. Apparemment, l'énergumène, Liu Xiaobo, ne craint pas le gel et n'a pas l'air d'avoir froid aux yeux non plus. Pour toutes ces raisons – et d'autres encore – il jouit d'une paillasse dans un réduit comme seuls les pays totalitaires vous en procurent quand ils le jugent nécessaire pour la sécurité intérieure du pays. Ah, la sécurité intérieure ! Rien n'est plus porteur  en ce monde infantilisé par des peurs récurrentes et par des croyances artificielles élaborées dans les laboratoires de tous les pouvoirs pour perpétuer la domination d'une caste sur les autres.

Pas contente donc, la Chine a exercé, avec plus ou moins de bonheur, mais non sans pugnacité, un pressing important pour que les pays avec lesquels elle a un commerce régulier sabotent la cérémonie de ce 10 décembre, traitant au passage les célèbres académiciens de guignols. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Situation cornélienne pour ces pays devant faire face à des opinions publiques qui, pour un oui, pour un non, portent plainte contre la Météo ! Et quand la météo s'en mêle, ça chauffe !

Sur l'ensemble des pays exhortés au boycott de la cérémonie, une vingtaine, parmi lesquels une flopée de démocraties, telles l’Afghanistan, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, la Chine - évidemment ! -, la Colombie, Cuba, l'Égypte, l’Irak, l’Iran, le Kazakhstan, le Maroc, le Pakistan, la Russie, la Serbie, le Sri Lanka, le Soudan, la Tunisie, le Venezuela et le Vietnam, dans un élan de révolte démocratique, ont décidé de ne pas s'y rendre à cette cérémonie de vieux croulants. Pour la Russie l'excuse est purement technique : « problème d'emploi du temps ». Ah, le commerce des idées !

Pour contrer le Nobel, nos amis chinois ont eu la merveilleuse idée de créer le Prix Confucius. Doté de 100 000 yuans (11 400 euros). Il a été attribué à Lien Chan, homme politique taïwanais ayant œuvré pour le rapprochement de la Chine communiste et Taïwan. C'est Tchang Kaï-chek qui doit remuer tranquilou sa fine moustache.

Comme le commerce mène à tout, ne boudons pas notre plaisir avec une anecdote amusante. Cela se passe toujours au pays du Grand Timonier et il est question de Blanche Neige. Pas si Blanche que ça, l'héroïne de notre jeunesse, selon certains esprits retors ! Soucieux d'ouvrir l'esprit des petits chinois aux joyaux des contes occidentaux, des éditeurs - chinois bien sûr - ont eu l'idée d'enrichir l'imaginaire de la jeunesse chinoise, non pas avec le petit livre rouge – obsolète – mais en publiant Blanche-Neige et sa collection de nains. Là où la chose devient croustillante, c'est quand ne trouvant pas « l'édition originale allemande des contes de Grimm », les responsables sont allés piocher dans une version japonaise rafraîchie par des joyeux drilles de la pornographie nippone, version dans laquelle blanche-Neige est totalement accro à la chose et pour tout dire jamais rassasiée. Courant de braquemart en braquemart comme une possédée, Blanche ne parvient pas cependant à atteindre son Graal, le fameux point G. Un drame.

Cette version nympho de l'héroïne de notre jeunesse qui n'a au fond que l'innocence qu'on veut bien lui donner, a sans doute contribué à faire avancer la bagatelle dans un pays où les autorités « citent si souvent la pornographie pour justifier contrôle et censure dans les médias ».

Après le Prix Confucius, les Hots d'Or dans l’Empire du Milieu ? En 2010, la récompense a déjà été décernée au film « Baisse ta culotte c'est moi qui pilote ».