Imaginons que les albums sont tous en compétition: ils sont engagés dans une course, les meilleurs gagnent et montent sur le podium.
2010, pour moi, c’est comme si aucun n’avait terminé cette foutue course, ou presque. Il y a eu les faux-départs, ces albums que tu as écoutés en boucle quand ils sont sortis mais qui occasionnent un cri de rage quand aujourd’hui ton lecteur en mode aléatoire tombe dessus. Il y a eu les Usain Bolt qui ont chuté à la quatrième haie, ces gros groupes qui nous promettaient un album plus énorme qu’un potiron et qui était en fait aussi dégueulasse qu’un potiron. Il y a eu les frères Borlee qui ont couru 100 mètres en un quart d’heure, ces albums dont on n’attendait pas mieux mais qui étaient mauvais quand même. Il y a eu les dopés, la musique bizarrement épatante mais dont on n’entendra probablement plus jamais parler. Puis il y a juste eu beaucoup, beaucoup de mauvais coureurs.
Donc je me vois là, arrivée en décembre, le moment où je place les gens sur mon podium imaginaire (tout le monde fait ça, hein, HEIN?) et je ne sais pas. Personne ne le mérite, mon podium imaginaire.
Je pense que Puggy (Something You Might Like) devrait recevoir mon prix spécial de sympathie pour progrès accomplis.