Les mauvais résultats des élèves français

Publié le 11 décembre 2010 par Soseducation

Le classement PISA 2009 est tombé. Réalisé par l’OCDE, il révèle des résultats mauvais pour la France notamment en lecture. Nos élèves sont loin derrière les élèves coréens, finlandais, belges ou polonais. Et ce n’est pas la première fois que cela nous arrive.

Depuis dix ans, rien ne s’arrange. Au contraire, l’enquête de cette année révèle qu’en France les inégalités se creusent : on a de plus en plus d’élèves qui éprouvent de très grandes difficultés à apprendre à lire à l’école.

Et pour cause, s’il y a une méthode qui ne réussit vraiment pas aux élèves les plus faibles, c’est la méthode globale et ses dérivés. Ces méthodes apprennent aux enfants à photographier des mots et non à les déchiffrer. Elles causent ravages et confusions, difficultés réelles face à la lecture et à l’écriture, en particulier à ceux qui ont du mal à apprendre et ont donc besoin d’être guidés et suivis pas à pas.

Mais en France, parler des méthodes est devenu un tabou. Personne n’ose aborder à nouveau la question. Le seul ministre de l’Éducation à s’y être frotté fut Gilles de Robien. Il osa en son temps (2006) publier une circulaire encourageant l’ensemble des enseignants à utiliser des méthodes syllabiques. Il fut aussitôt remis en question. Appliquer un pareil texte a été transformé en une atteinte à la liberté d’enseigner !

Mais ne nous y trompons pas, refuser d’aborder la question des méthodes a des conséquences graves.

Des centaines de milliers de jeunes sortent du système scolaire sans savoir lire ni écrire correctement. 15 % le quittent en étant totalement illettrés. C’est énorme.

Notre responsabilité est là. Les dernières études en date sur la question des méthodes nous viennent du Royaume-Uni.

Dans ce pays qui connaît les mêmes problèmes que nous, on a osé en 2000 initier un programme demandant à certaines écoles d’utiliser des méthodes syllabiques. Nous disposons de sept années de recul sur les cohortes d’enfants, qui ont été suivies. Les résultats ont dépassé les espérances des initiateurs du projet. Parents, professeurs et élèves ont retrouvé leur fierté : la fierté d’avoir un enfant épanoui qui arrive à apprendre, la fierté de pouvoir enseigner en ayant des élèves qui retiennent, la fierté pour les élèves enfin de se sentir à l’aise quand ils ouvrent un livre.

Soit l’on regarde posément ce type d’études et leurs résultats qui mettent en plus en évidence que les enfants arrivent à apprendre correctement quel que soit le niveau socio-économique de leurs parents, soit on les enterre une nouvelle fois parce qu’elles sont jugées « pédagogiquement » incorrectes. Aucun spécialiste français ès éducation ne s’en est fait l’écho.

Jusqu’à quel niveau de dégradation de notre système scolaire continuerons-nous à jouer les autruches ?

Nos ministres de l’Éducation peuvent retrouver du crédit auprès des familles et des enseignants – tous ne souhaitent pas voir péricliter le système sans rien faire. Mais la condition nécessaire est de s’en tenir à ses choix et de ne pas baisser les bras dès que son voisin de bureau au ministère, par hasard syndiqué, hausse le ton. Une grande campagne en faveur de la méthode syllabique pourrait radicalement changer l’avenir de nos enfants et de nos élèves. Ces méthodes leur permettraient d’acquérir un bagage solide et suffisant dans la vie pour s’en sortir quoi qu’il arrive.