Et la démocratie, bordel !

Publié le 12 décembre 2010 par Laurelen
On est heureux en royaume de France. Après tout, Nicolas premier, tsar de tous les Neuilly, n'est pas si mauvais que ça. Quatre cas, presque coup sur coup, nous font relativiser les caprices de notre souverain tout puissant, qui a réussi sa vie, puisqu'à son poignet il a une Rolex et à son bras un canon. Sakineh, d'abord, cette pauvre femme condamnée à mort par lapidation pour adultère. L'Iran, grande démocratie s'il en est, en joue, et joue comme le chat avec la souris, en laissant annoncer la libération de la condamnée, puis en démentant presque aussitôt. Arf, arf ! grosse rigolade...
Ggabo, ensuite, qui dans la grande tradition africaine, fait son mauvais joueur et sa mauvaise tête après avoir perdu les élections. Laurent, c'est pas bien de tricher.
Et puis, la colère de la Chine, suite à la nomination de du dissident Liu Xiaobo au prix Nobel de la Paix, emprisonné pour délit d'opinion dans les geôles du pays de l'atelier du Père Noël. Seul prix Nobel à n'avoir pu recevoir son prix, une chaise vide symbolique recevant la distinction prestigieuse. Enfin, Julian Assange, fondateur de Wikileaks, en prison lui aussi, mais à Londres (ça doit être mieux), harcelé de toutes parts, coupé de sa carte Visa, privé de son hébergement internet, sans aucune raison légale, parce que les USA sont très pas contents des révelations de cet histrion qui ne respecte pas les règles du jeu.
La Côte-d'Ivoire, c'est la France, et des années de Franceafrique, de barbouzeries, de coups d'Etat commandités par l'Elysée... Au passage, Gbagbo était le grand pote de Mitterrand et des caciques du PS... La France a-t-elle autorité, ne serait-ce que morale, pour donner des leçons à Gbagbo aujourd'hui ?
Pour Sakineh, c'est différent. Mais La France et les Etats-Unis ont soutenu à bout de bras le Shah d'Iran, pour des histoires de pétrole, déjà, tandis que le peuple iranien grondait. Et puis, pour ne se fâcher avec personne, la France a accueilli l'ayatollah Khomeyni quelques années avant qu'il ne prenne la place de son prédecesseur tyran. On n'est jamais trop prudent.
A l'île de la Réunion, sur notre petit caillou, personne ne moufte. L'ordre règne. Courriers de lecteurs, communiqués des organisations politiques, des mouvements religieux, ou communautaires, prompts à se mobiliser sur une citation de l'IRT ou sur des emplois aidés mal disposés, se taisent. La trêve de Noël sans doute.

François GILLET