« Elle fait mur. Aucun savoir n'entrera. L'école ne l'aura pas. Elle demeure. Abrutie comme sa mère. »
Un jour, Mlle Solange, l'institutrice, emmène Luce, la fille de la Varienne à l'école. Tout est chamboulé. La vie de la Varienne, celle de Luce, de Mlle Solange.
En tournant la dernière page, une seule pensée. Comment peut-on en dire autant avec si peu de mots?
La loyauté de la fille face à la mère ignorante. Cette puissante relation, primale, qui les unit, la remise en question d'une enseignante qui se meurt de ne pas comprendre, le monde autour représenté par des villageois qui font semblant de ne pas voir. L'ignorance n'est pas forcément là ou on la croit.
Si le titre et la couverture peuvent décourager le lecteur, vous ne regretterez pas d'être aller au-delà des apparences. L'écriture de l'auteure est exceptionnelle. Sensible, délicate, les mots sont brodés, avec pudeur, à la lumière du feu. Jeanne Benameur est une brodeuse, une dentellière comme on en fait plus.
Oui, au centre du texte, la langue, la symphonie des mots qui virevoltent et dansent. Juste, poétique, magnifique !
Gallimard, 80 pages, 2002
Extrait
« Luce et la Varienne l'ont réveillée jusqu'à l'éblouissement. Comment faire désormais, elle voudrait parler à quelqu'un. Devant elle, le secret tissé entre deux êtres. La Varienne et sa petite Luce peuvent se passer de tout; même de nom. Le savoir ne les intéresse pas. Elles vivent une connaissance que personne ne peut approcher »
« On ne fait pas accéder au savoir les êtres malgré eux (...). Cela ne serait pas du bonheur et apprendre est une joie, avant tout une joie. »
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Par Theoma - Publié dans : Romans français - Communauté : Les lectures de Florinette
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