Les quartiers insensibles
J'erre dans les quartiers que je sais insensibles
Dont l'esprit littéraire aime le vieil Hugo !
Les gens sont satisfaits de n'être pas les cibles
Comme l'un se chauffant à l'ombre d'un fagot
Ils paradent, parfois, un soir de bonnes oeuvres
En offrant leurs billets sous un doux caviar !
Mais, dès le lendemain, ils usent de manoeuvres
Pour se rendre au centuple un petit milliard
Regardez cette femme en robe de soirée
Quêtant pour les enfants dont vide est l'estomac !
Le prix de sa toilette amène en diarrhée
Les obèses repus même le patronat
Elle ose se montrer sur nos écrans livides
Le sourire à la main qui recueille l'argent
De vos palais sans goût et de vos bouches vides
En vous disant : « Donnez, un peu, pour l'indigent ! »
Et dans ces beaux quartiers où tout n'est qu'opulence
Il traîne cette odeur de cynisme et d'égout !
Pendant qu'un bénévole amène l'ambulance
Près d'un trottoir lassé de n'être pas debout