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Etat chronique de poésie 1074

Publié le 11 décembre 2010 par Xavierlaine081

1074 

Déposant les armes, tu ouvres les yeux vers d’autres rivages.

Un orient perdu se dessine. 

Tu n’en connais rien, ni des termes, ni des usages. 

Simple réminiscence offerte à ton pas hésitant. 

*

C’est convalescence que ce purgatoire des mots. 

Simple émonctoire à tes doutes permanents.

Tu ne sais rien de tes jours et de tes nuits, 

Sinon qu’elles s'ouvrent sur des pages blanches

Que parfois tes doigts tardent à remplir. 

*

La pause qui s’ensuit est meublée de fantômes. 

Tu entends d’ici la longue cohorte des yeux

Outrés de ne plus rien lire

Fomenter son insoumission.

Car c’est lieu de subtile rencontre que le livre.

Il s’ouvre et se ferme à volonté, 

S’endort parfois à tes côtés,

Jamais ne te délaisse.

Point de cette compagnie en ces espaces 

Que l’odeur du papier ne sait habiter.

Ici on surfe sur la vague, 

On oublie les pages du passé,

Chaque jour ajoute ses alluvions de vers et de phrases, 

Sans lien évident, dans une apparente fluidité,

Mais sans port d’attache. 

*

Il faudrait le livre pour préserver la trace de tes pas. 

Que faire s’il se dérobe ?

Attendre, ne rien brutaliser du temps qui passe,

Car ce qui compte est ce qui s’écrit, 

Au droit fil d’une vie dont tu ignores tout des rouages délicats.

Manosque, 13 novembre 2010

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