Fidèle à une tradition solidement ancrée, la Fédération française de rugby s'est penchée sur la situation du XV de France pour, finalement, ne rien décider ou presque.
La mise au placard d'Emile N'Tamack serait programmée (on parle de "prise de recul") tout comme l'arrivée d'un spécialiste de la communication pour calibrer au mieux les discours avec les media. Sont évoquées également les noms de Philippe Sella ou Fabien Pelous pour un rôle qui reste encore à définir.
Bref, trois fois rien. Comme d'habitude, la FFR se raccroche au précept d'Henri Queuille, homme politique radical : "Il n'est pas de problème si complexe qu'une absence de solution ne finisse par résoudre". Malheureusement, il est à craindre que cet immobilisme acharné ne provoque une nouvelle désillusion en Nouvelle-Zélande. Pas nécessairement un drame, mais une élimination sans gloire en quart ou, avec un peu de réussite, en demie.
Un peu comme si les dirigeants estimaient que, de toute façon, cette Coupe du monde était forcément promise à l'hôte Néo-Zélandaise et qu'il ne convenait donc pas de remuer la vase pour changer les choses. Cela pourra attendre 2012.
Et nous devrons encore espérer que les instances dirigeantes se décident vraiment à effectuer un véritable diagnostic en profondeur et à proposer des solutions pertinentes. Ce n'est pas gagné. Trop d'intérêts divergents, de baronnies menacées par le changement et d'ego hypertrophiés pour espérer parvenir à une solution vraiment satisfaisante.
En attendant, on répondra à ceux qui estiment que la France s'est déjà relevée après une lourde défaite que c'est la première fois de l'époque moderne que les bleus enchainent quatre défaites de rang contre les meilleures nations du sud en encaissant 40 points à chaque fois. Depuis novembre 2009 et un pière 12-39 contre les Kiwis jusqu'au cinglant 16-59 encaissé face à l'Australie, le XV de France a trop enchaîné le pire pour qu'on puisse espérer le meilleur l'an prochain.
Il ne manquera plus qu'une déroute sur le sol Anglais, lors du prochain Tournoi, pour qu'on ouvre les yeux sur les carences du système. Mais là, il sera vraiment trop tard.