Education nationale : le grand bordel

Publié le 10 décembre 2010 par Laurelen
Psychodrame au collège de l'Oasis, au Port : un marmaille menace un prof d'un couteau. Les profs décident de suspendre les cours, le rectorat s'en mêle (et s'emmêle un peu les pinceaux). Finalement, tout rentre dans l'ordre. Une équipe de gros bras va assurer la sécurité à l'entrée du bahut. Comme devant les boîtes de nuit. Si un élève arrive en baskets, le vigile lui dira : "Je crois que ça ne va pas être possible...".
Dans le même temps, on apprend que l'insécurité règne à Vue-Belle, que les marmailles quittent létablissement la peur au ventre. Rackets, intimidations, violences, sont le lot quotidien des lycéens. Mais ces deux faits-divers ne sont rien, par rapport à la masse quotidienne des violences (on dit incivilités, quand on est poli) qui se passent dans les établissements de la Réunion. Et quand ce ne sont pas les élèves, ce sont les enseignants, comme ce prof raciste, ivrogne, et obsédé sexuel, qui est passé en commission de discipline, après plusieurs mises en congé maladie, et qui s'est pris deux ans de suspension sans solde et une mutation en métropole. On compatit... Alors qu'au plus haut niveau de l'Etat, on demandait la radiation.
Le recteur ne contôle plus rien, de même que ses prédecesseurs. L'école n'a jamais été "sanctuarisée", comme Lionel Jospin l'avait proclamé en son temps. Au collège Mahé de Labourdonnais, à Saint-Denis, aux Deux-Canons, à Amiral Bouvet, à Bras-Panon (arrêtons-là la liste), on met le couvercle pour que rien ne sorte des "incivilités" de tous les jours.
"De toute façon, on ne peut rien faire. On reçoit des élèves qui n'ont pas le niveau. Les plus faibles se sentent largués, s'ennuient en classe et veulent s'imposer d'une autre manière", soupire, fataliste, un prof dionysien.
"C'est déjà dur de faire régner l'ordre au sein de l'établissement, on ne peut pas en plus faire la police dehors", lâche un autre enseignant. Alors, quoi faire ? Ben on ne sait pas. Si vous avez la réponse...

Laurelen