L'annonce vient de tomber :
'We're very sorry to inform Janelle Monae has cancelled her show due to problems with her voice.' !
Le concert de ce mercredi soir 8 décembre 2010 au Botanique ne peut malheureusement avoir lieu.
Il était sold-out!
Sold-out à La Rotonde également, mais ce concert-là aura bien lieu!
Toujours elle... heureusement, l'héroïne de Nina Companeez ne déçoit jamais!
20h, seule en piste, armée d'une électrique, qu'elle devra constamment accorder: a blues dying song 'Fixing to die' de Bukka White!
Faut oser reprendre ce titre qui était au répertoire de Tonton Bob, Faustine ose tout!
Episode fixing my guitar et 'Missing girl' une lente et fantomatique complainte anti-folk... the girl disappeared ....she left no sign...on la recherche, on tombe sur un mec avec une barbe si longue, si longue que les oiseaux nichaient dedans...
Elle a fumé?
Ecoute fieu, malgré son jeune âge, Faustine est une enfant de Woodstock.
'You're no good', son pote Clément JoieJoieJoie rapplique pour la seconder et nous servir du Jesse Fuller, version fingerpicking à la Chet Atkins.
Faustine aime les vannes, à chaque concert elle te sort des propos aberrants et naïfs: sa marque de fabrique!
Une libellule de bataille 'Dragonfly' , une autre tonalité avec l'apport électrique.
De fabuleuses harmonies.
'Shoes inside' superbes close harmonies ( bis) pour cette country ballad.
'Untitled' = pas d'inspiration pour imaginer un titre!
Un concert de Mademoiselle Faustine, ça ressemble toujours à une soirée entre potes, avec 1 ou 2 guitares, des discussions, des fous rires, de la bière ou de la grenadine, un joint en option: c'est cool!
Clément entame ce sans titre, sa copine embraye... all around they went..et la Rotonde succombe à ce folkpop charmant.
'Les Indiens': le mec ayant pris place derrière la grosse caisse c'est Maxime, les indiens sont déplumés , c'est un instrumental!
'Sol' sonne comme les Byrds ou C S N&Y pour les ancêtres, comme Ida, Bon Iver ou Iron & Wine pour les jeunes pousses, bref, c'est pas dégueulasse, François et Valérie estiment même que c'est excellent!
Une dernière: 'Had it coming' .
Tarantino, présent ce soir, compte l'utiliser pour son prochain long métrage.
Un dernier sourire et Faustine nous quitte!
Mes copains flamands s'enquièrent: kende je dat meisje, dat was goed hé?
Hollanders zijn heel goed!
Passage annuel de la dark singer/songwriter from Fort Bragg, California, et un nouvel album en prime: 'Ode to Sentience'!
21h, en français dans le texte ( Emily Jane est distribuée par Talitres en Europe): Bonsoir tout le monde, merci d'être venu... et elle prend place derrière le piano pour amorcer le set par un de ses titres les plus connus 'Wild tigers I have known', Jen Grady, la fidèle violoncelliste, termine le titre en chorus avec la sombre Miss White.
Le ton est donné: recueillement, écoute contemplative, élévation spirituelle.
Un troisième larron se joint aux amies d'enfance, à la guitare: le Bordelais Julien Pras, leader du groupe Calc et auteur d'un album solo ' Southern kind of slang'.
Pas d'envolées lyriques, ni de riffs gras mais un travail tout en finesse, que ce soit à la slide ou en utilisant les effect pedals: un orfèvre!
Emily à l'acoustique, le lancinant: 'A shot rang out'.
Retour au piano et comme des milliers d'autres elle encense
this venue, it is like a womb, me souviens plus comment c'était dans le ventre de ma maman...'Frozen Heart', une valse habitée aux couleurs Tim Burton.Un premier titre de la nouvelle plaque: 'Oh Katherine' qui ouvre le CD, un cello souverain, des harmonies vocales d'une pureté séraphique, la musique édénique!
'The Cliff' un blues gothique et suicidaire.
Du Strauss sombre ' Requiem Waltz', un piano classique et un violoncelle frémissant: la chair de poule!
Le soyeux 'Black Silk', de la dentelle mélancolique.
Un détour vers la country ' Broken Words' , suivi du magistral et dramatique 'I lay to rest ' (California).
La Rotonde retient son souffle, tu entends des articulations craquer, des asthmatiques gémir, c'est angoissant!
Pour Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire, This Mortal Coil ou Dead Can Dance : 'The Ravens' ... oh my broken bones crippled and thrown to the wayside...
Personne ne rit, crois moi!
Plus rythmé:'Hole in the middle' extrait de sa première oeuvre.
'Liza' Où es-tu allée? Je te rejoindrai au paradis, en enfer.
A spooky song, intense et ténébreuse.
Vous êtes si calmes, Bruxelles, vous me donnez les chocottes.
Bien sûr, Miss, ton folk prête à rire peut-être?
Attention, chef-d'oeuvre: 'Stairs' une symphonie en trois mouvements aux riches arrangements.
'The Preacher' retour au dernier CD.
Le trio termine par 'Victorian America', du romantisme seconde moitié du 19è siècle:Walt Whitman, Emily Dickinson et la Victorian poetry...
75' de grâce et de profondeur.
Un triple encore.
Solo: la poignante prière 'Dagger' .
Puis le trio pour la ballade ' The country Life' , et elle finira en duo, avec Julien, en nous prévenant, it's a song we didn't practise, l'interprétation sera immaculée : ' Clipped Wings' majestueux et toujours aussi obscur.
Emily Jane White: l'Emily Jane Eyre Charlotte Brontë du 21ème siècle!