"The Post Mortem letter"
de Sylvia - Juillet 2003
Je pars
soulagé, presque ravi
d'avoir brièvement
effleuré la vie
Voilà ma brève apparition sur terre
est finie
telle elle a commencée
telle dans 10 minutes
elle sera terminée
Ecorché vif
j'ai toujours kiffé sur la musique
des mélodies violentes que j'ai composé
aux mélodies lancinantes
où des couples se sont tant aimé
Démon à la gueule d'un ange
ainsi mes fans m'ont catalogué
couché sur la scène
les projecteurs fixés sur moi
laissant place à ma révolte et mes idéaux
devant un public amassé de cette jeunesse
Rebelle enfantin
j'ai parfois abusé des plaisirs interdits
sachant que j'étais mortel
j'ai vécu avec ma femme un lien passionnel
pour gagner du temps, devant cette mort que j'ai sifflé trop rapidement
De cette femme,
perdue parfois aussi
embarquée involontairement
par mes idées les plus noires
morbides et destructrices
que certains m'attribuaient
comme un vice
J'ai eu beau leur répéter
qu'à force de trop aimer les gens
on en souffres forcément
Mes fans
mes amis
ma femme aussi,
qui sentaient ce malaise soudain
m'ont dis :
"Kurt, arrête le mal qui te ronges,
c'est pas ça la vie ..."
qu'on ne peut souffrir pour les autres
que la misère et la solitude des autres
n'était pas de ma faute,
qu'on ne peut aimer trop les gens,
qu'on ne peut au bout de ses doigts porter le monde
ma vie actuelle m'écoeure
et en moi tout se meure
fatigué, plus inspiré par quoi que ce soit
ce monde m'étouffes,
j'en perd la raison, j'ai trouvé ce soir l'ultime solution
Je laisse enfin Courtney en paix,
je laisse notre fille Frances
qui grandira plus sereinement
loin de son papa embrûmé de tourments
pardonnez moi
je ne crois ni au ciel
ni au paradis
ou à l'enfer
l'enfer était pour moi
déjà sur cette terre
Pour Kurt Cobain