Suite à l’annonce du vote de la réforme des universités à Londres, des étudiants se sont rués sur la voiture du couple royal qui se rendait au théâtre
Les députés britanniques ont voté la réforme budgétaire qui prévoit l’augmentation des frais d’inscriptions à l’université. D’ici à 2012, le plafond des droits universitaires passera de 3 290 livres (3 915 €) par an à 6 000 livres et, dans des « circonstances exceptionnelles », à 9 000 livres (10 700 €). Le projet de loi a été adopté à 323 voix pour et 302 contre.
Des jets de peinture et une vitre cassée
La Bentley qui transportait le couple royal a été prise pour cible par les étudiants en colère. « À l’évidence, une minorité de manifestants est venue avec l’intention de provoquer des violences, d’agresser la police et de causer le plus de dégâts possible », a commenté David Cameron, le Premier ministre. « Il est choquant et regrettable que la limousine transportant le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles ait été prise dans ces violences », a-t-il ajouté. Leur véhicule a été touché par des jets de peinture près d’Oxford Circus, et l’une des vitres arrière a été endommagée. Secoués, mais indemnes, Charles et Camilla ont malgré tout assisté comme prévu à leur spectacle dans un théâtre londonien.
Les étudiants à l’assaut du parlement
Quelques heures avant le vote de la réforme, des dizaines de milliers de personnes manifestaient déjà, cagoulés pour certains. Armés de matraques, les policiers tentaient d’empêcher le flot de manifestants de parvenir jusqu’au Parlement, où avait lieu la séance de vote. Selon Reuters, des heurts ont éclaté à l’intérieur du ministère des finances, où quelques manifestants étaient parvenus à s’introduire. Des fusées éclairantes et des boules de billard ont été lancées par des manifestants. La statue de l’ancien premier ministre conservateur, Winston Churchill, a quant à elle été recouverte de slogans tels que « Policiers enc… » et « Éducation pour les masses ».
« Un policier a préféré me taper sur la tête »
Avant d’être évacué pour être soigné, Julyan Phillips, 23 ans, étudiant au Goldsmiths College de Londres, racontait à l’AFP : « J’étais sur la ligne de front, j’ai marché jusqu’au cordon de police, mains derrière le dos, pour leur expliquer que leur encerclement était amoral et inhumain (…). Des types poussaient des barrières métalliques tout à côté, mais un policier a préféré me taper sur la tête ». La situation dans le centre de Londres n’était toujours pas apaisée dans la soirée, et des manifestants ont allumé des feux dans divers endroits de la capitale, selon des images de CNN.
Jeudi soir, les autorités avançaient un bilan de 22 manifestants arrêtés et d’une vingtaine de jeunes et de dix policiers blessés.
Lauren Clerc