Trouvé sur un site américain anti-Bush :
Il serait temps tout de même, mais un peu tard. Il y a quatre ans, on trouvait ceci...
et ceci...
et sur la route de Bagdad, ceci...
Oui oui, vous lisez bien "Today Baghdad, Tomorrow Paris".
Ce n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui (quoique...) : mais les opposants de l'époque, enfin ceux qui se proclament tels aujourd'hui et qui disent l'avoir déjà été à l'époque, on ne les avait pas entendus de 2002 à 2005.
Ceci dit, ne nous faisons tout de même pas d'illusion : l'Amérique écoute encore, même lorsqu'elle a voté Pelosi, les diatribes de Fox News et les discours de Bush (voir autres articles). L'Amérique, ce n'est pas celle dont rêvent nos Labro ou Ockrent, ce n'est pas celle de Allen, Auster et The New Yorker. C'est celle de Dolly Parton, des Texas Rangers et de Tom Cruise, l'ami de Nicolas Sarkozy, l'Amérique de la prédestination, de l'Intelligence Design, du comportementalisme et du déterminisme les plus étroits chers au même Sarkozy, face auxquels les anti-Bush sont encore et pour longtemps (pour toujours ?) en état de dissidence (voir American parano, chapitre 6).
Et puis cet affrontement des pro et des anti, qui ne se parlent pas et ne savent que se lancer injures et anathèmes à la figure, ne mène à rien qu'à une sorte de guerre civile larvée. Tout dans les institutions américaines y conduit : c'est le plus fort qui doit rester sur le terrain, comme dans l'ordalie médiévale, ce jugement de Dieu que la procédure judiciaire accusatoire américaine reproduit, ou ce consternant duel politique de Washington que la Constitution institutionnalise par les checks and balances, à mille lieues de nos systèmes politiques démocratiques européens.
Mais s'il faut qu'un protagoniste reste toujours sur le carreau, s'il n'y d'autre issue que la défaite d'une partie, comment les Américains vont-ils gérer leur débâcle irakienne et afghanne, si ce n'est comme le signe du déclin des Etats-Unis ? On peut rester debout et entendre l'arbitre commencer à compter : 1, 2, 3... A 10, l'Amérique pourra bien se prévaloir de ses taux de croissance, de chômage, de ses indices de construction, de ses indices boursiers, de ses porte-avions et de ses missiles Patriot, elle sera défaite. Debout peut-être, mais défaite. Et c'est pour dans pas très longtemps.
Mais le pire, ce ne sera pas de mettre un genoux à terre devant les Irakiens, comme elle l'a fait devant les Vietnamiens, ce sera de se dire encore une fois que la France aura eu raison contre elle et avant elle.