Evidemment, la sortie, aujourd’hui, de l’album
The Dø (voir ici) a un peu éclipsé celle du nouveau Daniel Darc, quatre ans après le sublime Crèvecœur. Pourtant, rentrant
chez moi, avec les deux dans mon sac, c’est bien le sombre Daniel que j’ai d’abord écouté. Comment dire ? Pour moi, Crèvecœur, c’est à peu près ce qui est arrivé de mieux à la
chanson française depuis L’imprudence de Bashung. Or, ça tombe bien, Alain Bashung est invité sur un titre, bouclant la boucle et faisant, indirectement, ressurgir cette image du concert
de l’Olympia, il y a trois ans, quand, Christophe, le chanteur funambule, vint sur scène filmer au rappel l’ancien leader de Taxi Girl.
Bashung, Christophe, Darc. Une sorte de Sainte-Trinité, dirons-nous, pour demeurer dans le registre religieux désormais cher à l’auteur de Chercher le garçon.
Pour Amours suprêmes, donc, Daniel Darc a de nouveau confié le soin de mettre ses beaux textes en musique à Frédéric Lo. C’est bien, avec The Dø, un deuxième album de duettistes que j’ai
rapporté chez moi ce soir. Mais si Lo s’occupait de presque tous les instruments sur Crèvecœur, Amours suprêmes accueille d’autres musiciens, à commencer par Philippe Almosnino, guitariste aperçu avec les Dogs il y a bien longtemps, avec les Wampas souvent, puis avec Tarmac plus récemment. Bref, un
deuxième guitariste, signe évident d’une tonalité rock plus affirmée (on s’amusera d’ailleurs du détournement, dans le livret, du célèbre logo d’AC/DC en un AR/DC plus conforme au patronyme du
chanteur).
Alors, qu’est-ce qu’il vaut le nouveau Daniel Darc ? Je ne sais pas. Je viens de le retirer de la platine. Je ne suis pas aussi bouleversé qu’à l’écoute de Crèvecœur. Tout ce que je
sais, c’est que The Dø, qui tourne, là, paraît tout terne à côté. Bon, allez, j’ai quand même pris deux, trois notes, alors à défaut d’une chronique du disque, réactions d’un fan presque en
direct, titre par titre, avec une seule écoute au compteur.