Arthur Goldhammer se moque de la panique qui a saisi Paris et l'Ile de France avant hier avec cette neige. Il a raison, c'était ridicule. Et plus ridicules encore les dénégations des ministres.
Cet incident devrait amener les autorités à s'interroger sur la gestion de ces incidents climatiques qui semblent se multiplier et révèlent à chaque fois un peu plus la fragilité de nos sociétés contemporaines. Cette réflexion devrait être collective parce que je ne suis pas sûr que nous soyons les seuls à rester ainsi tétanisés devant quelques centimètres de neige. J'étais la semaine dernière à Amsterdam. Il y a neigé comme à Paris. Et les trains ont cessé de fonctionner. Impossible de se rendre de Haarlem à Amsterdam (25 kilomètres, une vingtaine de minutes d'habitude). Les rues d'Amsterdam sont restées couvertes de neige glacée pendant trois jours. On dira qu'Amsterdam n'a pas l'habitude de la neige, mais je me souviens de Genève complètement coincé pendant deux jours par une vingtaine de centimètres de neige Plus rien ne fonctionnait dans une ville qui sait pourtant ce qu'est le froid. Et je ne parle pas de Montréal dont les trottoirs sont restés en février dernier couverts de neige glacée pendant plusieurs jours dans certains quartiers (le dessalement y est réalisé par des sociétés privées et organisé par arrondissement, résultat : certains arrondissements attendent plusieurs jours pour déneiger). Pour ce qui est des Etats-Unis, je me souviens de nuits passées à attendre un avion qui ne partait pas du fait de la neige à Atlanta, à Boston et à New-York. Chez les autres, ce n'est pas mieux. Mais ce n'est évidement pas une excuse. Plutôt que de se défendre, les spécialistes de ces questions devraient revoir leurs méthodes et regarder ce que font ceux qui s'en tirent mieux (les Russes ou les Polonais peut-être?).