Les racines chrétiennes de l’Europe.

Publié le 09 décembre 2010 par Marx


   Ils y tiennent à leur référence sur le TCE et sur les différents textes européens. Ils veulent à tout prix le faire figurer. Sauf que la terre était, et l’Europe avec, avant que n’apparaisse la « civilisation judéo chrétienne ». A l’école primaire, on nous enseignait « nos ancêtres les gaulois » et on nous expliquait bien des choses d’avant la naissance du Christ et nous savions qu’il avait eu d’autres civilisations.
   La particularité des religions, c’est d’avoir forgé sous toutes les civilisations l’idéologie de la soumission, des plus humbles et d’être le pivot central de l’idéologie dominante des puissants. De la société esclavagiste au féodalisme pour arriver au capitalisme, y compris dans sa forme la plus brutale que fut le fascisme et le national catholicisme. Le néo libéralisme et le néo conservatisme n’échappe pas à cette constante, mieux , elle est au centre de sa construction idéologique.
   Pendant des siècles l’hégémonisme du christianisme et de son église, a été soldé par de véritables génocides et   la bonne parole a toujours précédé la petite vérole (selon Guzman). Ils n’avaient rien a envier aux « talibans » en détruisant les vieilles icônes et en établissant un nouvel ordre et un ordre moral. Aucun peuple ne fut épargné, pas même en Europe. L’église a rompu bien des racines et veut à nouveau imposer les siennes sous prétexte que la civilisation actuelle est issue de la civilisation judéo chrétienne. Elle tient à l’inscrire, des fois que l’on soit tenté de les couper alors que nos ancêtres étaient là bien avant elle et qu’ils ont connu bien d’autre croyances et civilisations disparues. D’ailleurs il fut une époque pas si lointaine où on nous parlait de la civilisation indo européenne et des premières migrations planétaires qui peuplèrent l’Europe de l’ouest. On peut ainsi remonter jusqu’aux sociétés tribales et pourquoi pas définir notre origine à partir de « communisme primitif », avant la première division du travail.
   Les uns définissent l’origine de la France à Clovis, d’autres à la Révolution française mais les textes de référence pour notre République , c’est bien à partir  de la Révolution, puisque la France est une République et est républicaine, c’est son identité légitime en rupture avec l’ancien régime. C’est quoi une origine ? pour un pays ou une nation, encore faut il répondre à cette première question, que l’église ferait bien de se poser avant de revendiquer son œuvre civilisatrice. Cette œuvre civilisatrice dont on connaît davantage les drames quelle a engendré que ses bienfaits. Elle a soumis ce qui était déjà soumis et soumis les peuples « libérés » en leur imposant de nouvelles croyances de nouveaux tabous et de nouvelles peurs. Seuls les maîtres changent dans cette œuvre « civilisatrice ».
   Tout ça c’est du passé me direz vous, oui mais que l’église veut voir figurer comme étant les racines de l’Europe. Alors nous pouvons nous tourner vers un passé plus récent, puisque nous ne pouvons pas préjuger de l’avenir, sauf que le passé peut nous donner bien des indications sur son devenir. L’église catholique n’a jamais fait mystère de sa volonté d’expansion, l’évangélisation forcée ou pas, n’est qu’un volet de cette expansion  car il y a aussi le volet politique. Tout le monde ne souhaite pas que son âme soit sauvée et surtout pas à coup de sabre mais l’église ne s’embarrasse pas de ces considérations bassement matérielles. Elle veut les contrôler et contrôler les consciences, comme n’importe quelle dictature. Elle devient religion d’Etat au fur et à mesure qu’elle gagne du terrain et tant pis pour les autres religions et le choix de chacun de croire ou de ne pas croire ou de croire ailleurs. La liberté de conscience a toujours été un combat contre l’église catholique et les religions en général et de tous temps.
   L’église collabore au fascisme de Mussolini et ensemble ils signent les accords du Latran. Elle se soulève avec le général Franco, contre la République espagnole et en appelle à tous les fascismes  d’Europe afin d’écraser le peuple espagnol, elle demande et exige du sang en bénissant les canons nazis. La religion d’Etat veut le rester et sans partage. Elle veut un autre génocide après celui perpétré contre les juifs séfarades d’Andalousie et de Castille et des « morisques » avec Isabelle la catholique comme vengeresse. En 1936 , il n’y a plus de juifs ni de « morisques » et depuis des siècles mais il reste ces mécréants de républicains, l’église prône leur extermination, (discours du Primat d’Espagne, appel du cardinal de Tolède).
   En France des congrégations sont chassées refusant de se soumettre aux lois de la République, certaines ne reviendront que sous la Chambre bleue horizon , la plus réactionnaire de son histoire et sous Pétain.  C’est l’entraide des obscurantismes.
   C’est un héritage mais quel héritage, c’est pourtant celui que veut imposer le néo conservatisme, à l’image de ses prédécesseurs du national catholicisme et des système autoritaires qui ne sont pas incompatibles avec ceux d’aujourd’hui et qui dirigent l’Europe. Aurait on  cette Europe dont rêvaient avec la très « sainte église » et ses suppôts casqués. Aura t on cette Europe « Por la gracia de Dios ».