Il y a quelques jours, je te parlais d'une vieille photo que j'avais retrouvée au fond du tiroir de la chambre que j'occupais quand j'habitais encore chez mes parents.
Ce même jour, tandis que je rangeais les quelques vieilleries qui encombrent ma chambre d'ado, j'ai retrouvé un carton à dessin, dans lequel j'avais glissé une petite pochette pleine de papiers...
Flash-back immédiat :
C'est le week-end, les devoirs sont faits. J'ai 8 ans, peut-être 9 mais guère plus, et je m'ennuie profondément.
Dans ces moments-là, je prenais toujours un grand plaisir à sortir la vieille machine à écrire de mon père. Je la posais sur la table de la salle à manger (elle était lourde!), j'allais dérober une feuille toute blanche et je la glissais dans le rouleau de la machine. Je tournais les mollettes avec délectation, je reniflais l'odeur du ruban plein d'encre.
Les idées fusaient dans ma tête et je me mettais à écrire des histoires. Mes mains dansaient sur le clavier, tac, tac, tac, tac, tac, ding, faisait le rouleau quand j'arrivais vers la marge de droite. Mes copines d'école devenaient des héroïnes, je m'inventais une vie en Californie, je détournais des patronymes malgaches pour en faire des îles perdues dans le Pacifique.
J'ai gardé quelques textes, là, dans cette pochette. Une vingtaine, peut-être. Une lubie qui n'a pas duré bien longtemps, car quelques années plus tard, l'adolescente boutonneuse et complexée que j'étais, étalait ses états d'âme dans un journal intime, avec une belle plume et des lettres bien rondes.
Puis, l'ordinateur a chassé la machine à écrire (que j'ai donné à quelqu'un, sans sourciller, va savoir pourquoi) et est devenu un outil de travail. Travail pendant lequel je n'ai jamais cessé d'écrire, finalement : rédaction de mon mémoire, traductions littéraires... Avec mon premier blog, j'ai renoué avec l'écriture, pour le plaisir. Avec celui-ci, je continue et j'ai le bonheur de pouvoir le partager et d'avoir des retours plus ou moins positifs.
Il me manque encore l'imagination débordante de mes 9 ans où tout était possible sur une feuille de papier. Aujourd'hui, j'ose moins me lâcher, je suis plus critique, moins téméraire. Avec le temps, cela reviendra peut-être...