Le mercredi 8 décembre, comme chaque mois, le ministère du Budget a publié la situation budgétaire. On y apprend d’abord que « le solde général d’exécution au 31 octobre 2010 s’établit à -133,1 milliards d’euros contre -134,6 milliards d’euros à la même date en 2009. » Ce qui permet à Bercy de laisser entendre que tout va bien, puisque nous coulons moins vite.
Comment s’explique ce moindre déficit par rapport à l’an dernier (sachant que la dette, elle, n’a fait que s’alourdir) ? Le surcroît de recettes pour l’État : 223,6 milliards d’euros au 31 octobre 2010 contre 186,2 milliards d’euros fin octobre 2009.
« Cette hausse est imputable [pour une part] au contrecoup positif en 2010 des mesures de relance prises en 2009 », explique Bercy. Le ministère du Budget considère ainsi que les mesures dites de relance prises à la suite de la crise financière de 2008 ont été bénéfiques pour les finances publiques, puisqu’elles sont partiellement revenues dans les caisses de l’État sous forme de prélèvements obligatoires. Par exemple, la TVA pour les mesures de soutien à la consommation prises dans la panique par le gouvernement en 2009.
C’est oublier que ces mesures de relance ont été permises par l’emprunt, un emprunt qu’il faudra bien rembourser un jour, et avec des intérêts. C’est oublier, aussi, que seule une partie de l’argent investi revient dans les caisses de l’État. Le reste a été injecté dans l’économie réelle, après avoir été soustrait à cette même économie réelle.
Le gain pour l’économie française ? Nul, puisque si les capitaux nécessaires à ces mesures de relance n’avaient pas été prélevés, ils auraient naturellement trouvé une autre destination. Seuls les services de Bercy, chargés de collecter et de redistribuer cet argent vers les ministères compétents (ce qui a un coût) en ont bénéficié.
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