La Religion – Tim Willocks

Par Lectricesandthecity

Attention, choc littéraire !

N’étant pas rompue aux romans historiques, qui éveillent en moi des images poussiéreuses d’histoires aussi longues que complexes et qui n’ont pour véritable objet (bien que caché) que de remédier aux lacunes d’un lecteur nécessairement inculte, c’est un peu fraîchement que j’ai accueilli ce livre, et ce d’autant plus que je ne l’avais pas choisi.

Et pourtant, c’est probablement l’un des trois ouvrages les plus captivants que j’ai eu l’occasion de lire cette année, une vraie révélation. Exit les préjugés : on entre dans La Religion dès les premières lignes d’un récit qui réussit l’exploit de tenir le lecteur en haleine pendant 800 pages tout en lui offrant une véritable leçon d’histoire, comme ça, l’air de rien.

Le héros, Matthias Tanhauser, sorte de croisement entre Antonio Banderas et Romain Duris (en tout cas, c’est comme ça que je l’imagine), accepte d’aider une belle jeune femme dans une périlleuse mais noble quête qui les mènera jusqu’à Malte, où les moines-chevaliers s’apprêtent à vivre un siège sans précédent, dont nul ne sortira épargné. C’est là que la petite histoire rencontre la grande et que l’intrigue épouse le décor. Le récit, qui ne laisse aucun répit au lecteur, est trépidant, l’histoire d’amour est romanesque, le propos est cru et la précision historique chirurgicale.

La quatrième de couverture indique que « James Ellroy a transfiguré le thriller, Stephen King a réinventé le roman d'horreur. Avec La Religion, Tim Willocks renouvelle le roman historique ». Sur le coup, je trouvais ça un peu commercial. Finalement, c’est peut-être en-deçà de la vérité…