Le juge Sadig Abakar Adam de la cour criminelle de Khartoum-Centre a condamné à une amende de 200 livres soudanaises (66$) huit jeunes mannequins, dont une jeune femme d'une vingtaine d'années, reconnus coupables de complot et d'indécence selon le code pénal.
L'article 152 de ce code imposé en 1991, deux ans après le coup d'État du général Omar el-Béchir soutenu par les islamistes, prévoit une peine de 40 coups de fouet et/ou une amende de 200 livres soudanaises contre quiconque porte un vêtement ou a un comportement en public jugés indécents.
La journaliste devenue activiste Loubna Hussein avait été reconnue coupable à l'été 2009 en vertu du même article de loi et avait été condamnée à la même peine, une amende plutôt que le fouet, pour avoir porté un pantalon jugé «indécent» par les autorités.
Une vingtaine de mannequins soudanais amateurs, les hommes portant des chemises ouvertes sur des torses glabres, avait foulé le podium devant parents et amis dans un club de Khartoum, le 24 juin, présentant des collections occidentales ou des habits traditionnels soudanais remis au goût du jour.
Mais le premier défilé de mode mixte dans la capitale depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir avait tourné à l'aigre avec l'arrestation de plus d'une vingtaine de jeunes personnes à la sortie de l'évènement.
Plusieurs personnes avaient été relâchées, mais la justice avait finalement accusé huit des mannequins de complot et d'indécence.
«Le juge a estimé que ce qui s'est déroulé lors de cette soirée va à l'encontre de la loi et des traditions du peuple soudanais. Nous ne sommes pas d'accord, mais nous ne pouvons pour l'instant éviter la peine. Nous avons donc payé et nous interjetterons appel plus tard», a dit à l'AFP Me Adam Bakr Hassab, avocat de la défense.
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