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La jonte (3)

Par Elisabeth Leroy

MEYRUEIS.jpgLA JONTE A MEYRUEIS.jpgLe long du Béthuzon, Meyrueis étend comme un ruban l'alignement de ses hautes façades claires surmontées par des toits de lauzes anthracites. Les ruelles tortueuses de la cité médiévale contrastent avec le Quai Sully, cette belle esplanade ouverte au soleil et au glouglou incessant des eaux vives, car Meyrueis, dont le nom signifie "au milieu des eaux", est bâtie au bord de la Jonte, à cheval sur le Béthuzon ety juste en aval du confluent de la Brèze. Aux alentours, sur les terres limoneuses, les prairies, les jardins et les vergers escaladent la base du Serre de Pauperelle tout bandé de bancels, ces ceintures de terre arable superposées comme les cerclages d'un tonneau. Meyrueis est une charnière entre les Cévennes et les Grands Causses, un point où se démarquent granits et calcaires, une terre où se côtoient protestants et catholiques. Cette ancienne baronnie était aussi un carrefour, principalement nord-sud : les drailles du Parc aux Loups et du Calcadis se rejoignaient au hameau des Aires et les chemins muletiers, appelés aussi chemins de Saint Guilhem, en raison de nombreux pèlerins qui se rendaient à l'Abbaye de Gellone, se croisaient sur le pont des Arts. Les routes construites dans le fond des gorges au 19ème siècle ont profondément modifié la pénétration du pays, atténuant en partie la symbiose entre causses et vallée. Si la vallée, abondamment irriguée fournissait fruits, légumes et surtout les indispensables moulins à farine et à carder la laine, les vastes plateaux, royaume du vent et des troupeaux étaient aussi des terres à céréales que les caussenards cultivaient dans les dolines et les vallées sèches.


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